Vaccination contre la BVD : une rentabilité mitigée

Vaccination contre la BVD : une rentabilité mitigée. © Alonbou/AdobeStock
Des chercheurs de l’UMR Bioepar viennent de dévoiler les résultats de leurs travaux menés sur la rentabilité de la vaccination contre la BVD, à partir d’un modèle de simulation d’une maladie infectieuse des bovins qu’ils ont développé. 
 
Ce modèle prend en compte différents critères : les caractéristiques de l’infection (taux de transmission, d’avortements, de mortalité des IPI, etc.), les caractéristiques de la vaccination (probabilités de protection contre l’infection, contre les symptômes, etc.) et les caractéristiques du système d’élevage (périodes de vêlage et de pâturage, nombre de femelles pour la reproduction, date de sevrage, etc.). 

Les femelles reproductrices à privilégier

Les chercheurs de l’UMR Bioepar rappellent que « les animaux à vacciner en priorité sont les femelles reproductrices car une infection pendant la gestation peut donner lieu à la naissance de veaux infectés de manière persistante (IPI), qui excrètent fortement le virus toute leur vie et meurent prématurément ». 
Mais avant de mettre en place un schéma de vaccination, les éleveurs doivent savoir « si le coût de la vaccination est moindre que le coût des pertes de production et de bien-être attendues sans vaccination », indiquent les chercheurs.
Pour les aider dans leur prise de décision, c’est là qu’intervient le modèle de simulation de la propagation du virus de la BVD, dans un troupeau de bovins allaitants.

Trois bassins de production

Avec ce modèle, représentatif d’une grande proportion des élevages allaitants français repartis sur le bassin charolais, limousin et blonde d’Aquitaine, les résultats sur la rentabilité de la vaccination restent mitigés. 
 

« Étonnamment, même avec des systèmes d’élevage proches (troupeau allaitant avec une saison de vêlage au pâturage), la vaccination est économiquement intéressante en bassin charolais, mais ne l’est pas en bassin limousin et en bassin Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon », reconnaissent les chercheurs de l’UMR Bioepar. 

Retour d'investissement après vaccination contre la BVD selon le système d'élevage
et le niveau de risque d'introduction du virus par le voisinage. DR : Inrae


Des résultats qui divergent

En charolais, dans les différentes intensités du risque d’introduction de la BVD par le voisinage, la vaccination semble avoir un intérêt économique puisque le gain médian gagné par euro investi par an dans un animal vacciné est proche de 0 et positif dans la majorité des cas d’infection.   
 
En revanche, dans les bassins limousin et blonde d’Aquitaine, la vaccination apparaît moins intéressante. Dans les risques d’infection faibles, moyens et forts, le gain médian est très inférieur ou proche de zéro même avec une forte pression infectieuse. 
 
Ces observations sont à prendre en compte avec beaucoup de recul.

« Compte tenu des avancées de l’éradication de la BVD en France et de l’évolution de la surveillance vers un dépistage sérologique dans plusieurs régions, il convient d’intégrer dans la réflexion la baisse de prévalence générale et le risque d’interférence de la vaccination avec le dépistage », précisent les chercheurs.

 

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