À petite exploitation, grands projets

Émilie attache beaucoup d’importance à la qualité de sa viande et son pain. Photo: T&V Productions
En 2012, lorsque son père part à la retraite, Émilie Hecquet prend sa place dans l’exploitation familiale dans le Pas-de-Calais. L’exploitation est alors déjà en agriculture biologique mais la vente de viande n’est pas très développée. Emilie augmente alors le nombre de porcs sur l’exploitation et multiplie par trois de nombre de brebis. Elle souhaite maintenir la rentabilité de l’élevage.

L’élevage est indispensable pour la production de fumier donc de compost et d’assurer ainsi le lien entre sol, plante et animal : l’animal nourrit le sol qui nourrit la plante qui nourrit l’animal.

Aujourd’hui, elle élève 18 vaches et leurs veaux, 30 brebis et leurs petits et 10 porcs pour produire de la viande. Afin de diversifier ses productions, elle cultive aussi du blé panifiable qu’elle moud dans son propre moulin. Elle transforme ensuite la farine en pain cuit au feu de bois sur la ferme. Son four fonctionne uniquement grâce aux bois issu des haies et des arbres de ses parcelles.

Etre autonome en aliment et en énergie

Sur ses 30 ha, 3 sont réservés au blé et 15 aux cultures fourragères. Elle est aujourd’hui en autonomie alimentaire : aucun aliment n’est acheté à l’extérieur. Sa ration est composée de paille, de foin, d’un mélange de céréales et de légumineuses et de betteraves pour les bovins.

Lorsque je suis arrivée sur la ferme, j’ai changé les cultures pour essayer les mélange fourragers. L’association de plantes dans une même culture (prairies ou céréales) permet de limiter voire de supprimer l’apport d’azote. En Pas-de-Calais, le mélange féverole/avoine fonctionne très bien. Mais j’essaye encore d’autres cultures. Comme je vais jusqu’au produit fini, je peux voir le résultat concret de mes essais dans les parcelles sur l’engraissement des bêtes ou sur la qualité de la farine. C’est un réel avantage.

Il en est de même pour le pain. Émilie a intégré récemment un réseau de semences paysannes pour essayer de trouver des variétés de blés qui s’adapteraient bien à ses terres. Grace à ces anciennes variétés de blé, elle aimerait produire des pains avec des goûts différents et atypiques. Emilie a aussi en tête de développer ses connaissances en production végétale pour mieux comprendre ce qui se passe au niveau du sol, limiter le travail du sol et peut-être même étudier l’agriculture biodynamique.

La qualité, plus que la quantité

Toujours sur de petites productions en quantité, Émilie attache beaucoup d’importance à la qualité. Ainsi, elle a décidé de garder la race normande sur l’exploitation pour produire de viande.

On a tous l’image d’une race laitière mais la Normande est une vache mixte qui produit une viande très persillée. Sa carcasse est bien sûr moins bien conformée que certaines races à viande, mais je recherche avant tout la qualité.

Emilie vend l’ensemble de sa production en direct à la ferme, sur les marchés ou en Amap. Selon elle, c’est un moyen de maintenir la vie dans les territoires. Elle est l'une des dix finalistes des trophées Graines d'Agriculteurs 2016. Alors si son projet vous a plu, votez ici.

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