Lors de la conférence Grand angle Lait le 12 avril, l’Institut de l’élevage a présenté un état de l’endettement et de la trésorerie des élevages bovins laitiers.
Après une mise en tension des trésoreries entre 2007 et 2013 puis une nette dégradation des comptes entre 2013 et 2015, l’aggravation des difficultés financières des exploitations laitières française est confirmée en ce début 2016. Une part importante des exploitations est désormais fragilisée.
Benoît Rubin, chef de service économie des exploitations à l’Institut de l’élevage, explique :
Enfin, les difficultés sont en partie liées à l’absence de financement bancaire des augmentations d’effectifs et des stocks, et à la faible utilisation des modulations des remboursements.
Comment y remédier ? Pour le spécialiste :
(1) EBE : excédent brut d’exploitation
Retrouvez l’intégralité de cet article dans Cultivar Élevage de juillet-août 2016
Lire aussi :
Le revenu en élevage laitier décroche de 15 000 €
Après une mise en tension des trésoreries entre 2007 et 2013 puis une nette dégradation des comptes entre 2013 et 2015, l’aggravation des difficultés financières des exploitations laitières française est confirmée en ce début 2016. Une part importante des exploitations est désormais fragilisée.
Benoît Rubin, chef de service économie des exploitations à l’Institut de l’élevage, explique :
Une enquête réalisée au premier trimestre auprès d’une vingtaine de créanciers (coopératives, Cuma, fournisseurs…) révèle une nette augmentation des encours et l’apparition de nouveaux publics d’éleveurs en difficulté. Beaucoup de fournisseurs se retrouvent de fait "banquiers à la place du banquier".
Hausse des charges et montant des investissements en cause
L’agrandissement des structures est à l’origine de la mise en tension des trésoreries. Pour Benoît Rubin, l’insuffisance d’EBE1 et d’efficience est liée aux produits (avec l’effet majeur de la volatilité des prix, la diminution et la dilution des aides Pac, la recherche d’optimisation des performances en qualité du lait, valorisation des animaux, ..) ainsi qu’à l’augmentation des charges (hausse des tarifs des intrants, ruptures dans la conduite d’élevage…). Le montant des investissements explique aussi les défaillances. Benoît Rubin indique :Les comptes de bilan des exploitations montrent qu’on est passé d’une situation où les équipements et installations étaient en grande partie amortis à 0,50 €/l à des installations neuves pour produire du lait supplémentaire amorties à 1,30 €/l, voire jusqu’à 3€/l ! À cela il faut ajouter la hausse des tarifs des équipements, l’achat de nouveaux équipements (robot..), le décalage entre investissement et EBE dégagé mais aussi la recherche de l’optimisation fiscale et sociale, un piège pour de nombreux éleveurs.
Enfin, les difficultés sont en partie liées à l’absence de financement bancaire des augmentations d’effectifs et des stocks, et à la faible utilisation des modulations des remboursements.
Comment y remédier ? Pour le spécialiste :
Les solutions sont à prendre dans l’ordre. Il convient de travailler sur l’amélioration de l’efficience charges/produits, avec une nécessité : faire mieux avant de faire plus ! S’agissant des investissements, il faut mettre en place des solutions plus économes (raisonner les investissements par litre de lait supplémentaire), réfléchir à la délégation de travaux, raisonner la pertinence des dépenses par rapport à l’EBE dégagé et au temps gagné, et utiliser d’autres solutions pour gérer la fiscalité. Enfin, concernant le financement de projets, il est nécessaire de financer l’ensemble des besoins (investissements, animaux et stocks).
(1) EBE : excédent brut d’exploitation
Retrouvez l’intégralité de cet article dans Cultivar Élevage de juillet-août 2016
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Le revenu en élevage laitier décroche de 15 000 €