Restructurer les IAA françaises : une nécessité

S'agrandir, s'unir ou innover: les solutions ne manquent pas pour améliorer la compétitivité des PME françaises. Photo: H.Grare/Pixel Image
Dans les filières animales, la part des industries agroalimentaires (IAA) françaises à l'exportation ne cesse de diminuer depuis le début des années 1990: elle est passée de 12,7% à 9,6% au sein de l'Union européenne entre 1997 et 2009, et de 3,5 à 2,9% dans le monde.
Dans le même temps, l'Allemagne gagnait des parts de marchés.

Selon Carl Gaigné, directeur de recherches en économie à l'Inra de Rennes:

Pour améliorer la performance globale des industries animales et reconquérir des parts de marché , il faut restructurer les industries françaises. 


Le paysage industriel français compte actuellement de grands leaders internationaux, et à côté, une multitude de petites entreprises: dans les secteurs de la viande, du lait et de l'alimentation du bétail, 5% des entreprises assurent aujourd'hui 60% des exportations.
 
Démographie des entreprises - Comparaison France-Allemagne
(Source Eurostat 2005)

 
  Total < 10 salariés 10 à 249 salariés > 250 salariés
Industrie des viandes
France 11216 85 % 14% 1%
Allemagne 12615 49% 50,5% 0,5%
Industrie du lait
France 1462 71% 25,5% 3,5%
Allemagne 453 57% 34,5% 8,5%

Une telle structuration pose problème pour la performance globale du secteur. Comme Carl Gaigné l'explique:

Les entreprises de petite taille sont très sensibles eux effets de conjoncture, à la fois à la hausse des charges fixes et des coûts variables et à la baisse des parts de marché due à la concurrence. Tout cela freine les investissements des PME avec pour conséquence: moins d'exportations, moins d'innovation, un pouvoir de négociation plus faible, voire l'arrêt des exportations. La taille de l'entreprise est un facteur important non seulement pour accroître les performances à l'exportation, mais aussi pour atteindre les marchés lointains. Les petites entreprises ont des difficultés à atteindre les marchés lointains: plus de 40% des PME exportent vers un seul pays et principalement au sein de l'Union Européenne. Une restructuration des industries pourrait améliorer significativement notre capacité à exporter.


D'après le chercheur, différentes solutions s'offrent au secteur:

favoriser l'agrandissement des firmes de taille moyenne, et leur permettre ainsi d'être plus résistantes en cas de crise;

mettre en réseau les PME: en France, dans le secteur des viandes, 75% des firmes sont indépendantes contre 32% en Allemagne. Or les performances à l'exportation sont plus élevées pour les entreprises appartenant à un groupe ou possédant des intermédiaires (grossistes et détaillants);

améliorer l'efficacité de la R&D. Bien que les dépenses et les effectifs en R&D aient augmenté dans les IAA des filières animales, leur productivité stagne.

 Il faut également soutenir les petites firmes à forte valeur ajoutée, en parallèle des grandes firmes, en leur créant un environnement favorable: un meilleur accès au crédit par exemple, conclut Carl Gaigné.


Aller plus loin :
Compétitivité internationale des industries agroalimentaires françaises des filières animales
La compétitivité des filières agroalimentaires: une notion relative aux déterminants multiples
L'observatoire financier des entreprises agroalimentaires françaises
Le paradoxe de la filière viande bovine française

Vie Exploitation Agricole

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15