Agroécologie, les performances économiques au rendez-vous

Agroécologie, les performances économiques au rendez-vous. © Malp/Adobe Stock

L’agroécologie est portée aux nues par les pouvoirs publics depuis quelques années avec l’idée qu’elle est la voie de la transition de l’agriculture vers la durabilité. Un rapport de France Stratégie, organisme gouvernemental de réflexion, s’intéresse à la rentabilité de l’agroécologie pour les agriculteurs. Et la messe semble être dite, à la lecture de ce rapport « la transition agroécologique apparaît rentable à moyen terme ».

 

Un concept global pour des pratiques multiples

Qu’est-ce qu’on entend par agroécologie? Pour les auteurs, l’agroécologie regroupe toutes les pratiques agricoles fondées sur une utilisation optimale des ressources naturelles pour réduire au minimum le recours aux intrants de synthèse et accroître la résilience et l’autonomie des exploitations. Comme l’expliquent les auteurs du rapport, de nombreux cahiers des charges s’en réclament, AB, HVE, Maec, Dephy… Certains impliquent un changement radical du système de production, quand d’autres nécessitent « seulement » de faire évoluer les pratiques. L’étude parle d’un concept global pour des pratiques multiples. Et tous n’ont pas non plus les mêmes performances sur le plan de la réduction des intrants, ou celui de l’intensification des fonctionnalités écologiques. Autrement dit, l’agriculture biologique est de loin le référentiel le plus exigeant quant à la réduction des intrants de synthèse, mais l’agriculture HVE (Haute Valeur environnementale) est bien plus performante si l’on s’intéresse aux bénéfices qu’elle apporte pour la préservation de la biodiversité des sols et de l’eau.

Mais pour résumer et pour faire plus simple, parmi la multitude des cahiers des charges, France Stratégie distingue deux grandes familles d’exploitations agroécologiques. D’une part celles où le système de production est repensé avec un niveau d’exigence élevé quant à la réduction des intrants ou d’intensité des pratiques favorables à l’environnement (AB et HVE). La seconde famille concerne les exploitations pour lesquelles les pratiques restent proches de l’agriculture conventionnelle (Maec, Dephy, chartes privées…), quand bien même des efforts notables sont réalisés. La différence qui peut aussi être apportée entre ces 2 grandes familles, c’est que pour la première, les cahiers des charges bénéficient de labels identifiables par le consommateur.

Des résultats économiques supérieurs à ceux du conventionnel

La rentabilité a été abordée par le biais de la littérature scientifique sur le sujet, et en prenant en compte différents indicateurs, mais en excluant les aides Pac qui biaiseraient le calcul. D’une manière globale, pour l’ensemble des exploitations engagées dans l’agroécologie, les résultats économiques sont supérieurs à moyen terme à ceux d’exploitations conventionnelles. Et d’après le rapport de France Stratégie, c’est particulièrement vrai pour les exploitations en agriculture biologique. Les principaux éléments explicatifs sont la réduction des charges d’intrants et des prix de commercialisation plus élevés. Les baisses de volumes de production et le recours supérieur à la main-d’œuvre sont bien sûr intégrés. Les auteurs font aussi le constat d’une plus grande régularité des rendements globaux (même s’ils sont plus faibles) et d’une moindre volatilité des prix sur le long terme, liée à la contractualisation. On peut lire aussi : « Les résultats économiques sont d’autant plus favorables à l’AB que les prix des produits en conventionnel sont faibles et que la conjoncture climatique est difficile. »

Toutefois, l’étude indique que la généralisation des résultats est complexe, car certains systèmes n’ont pas bénéficié d’autant d’analyses et de résultats que l’agriculture biologique. Les auteurs précisent aussi que certains référentiels sont rentables à moyen terme, notamment certaines fermes Dephy ou Maec système en grandes cultures. Autre biais à l’appréciation, la difficulté de prendre en considération les coûts liés à la transition, précisant tout de même que l’AB est la seule à bénéficier d’une aide à la transition sensu stricto.

Dans leurs conclusions, les auteurs de l’étude indiquent que le développement de l’agroécologie apparaît souhaitable pour accélérer la transition en soutenant notamment les référentiels les plus performants comme l’AB et la HVE. Ils suggèrent d’ailleurs que les aides publiques, notamment celles de la PAC, devraient être proportionnées en fonction des efforts réalisés par les agriculteurs pour réduire leur impact sur l’environnement ou pour fournir des services environnementaux. Dernier point et non des moindres, ces évolutions des pratiques doivent aussi être portées par un changement durable des pratiques alimentaires des consommateurs.

Pour retrouver le rapport complet

 

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