Comment piloter la fertilisation des céréales en conditions sèches ?

Comment piloter la fertilisation des céréales en conditions sèches ? © Bits and Splits/Adobe Stock

Après un automne et un hiver pluvieux, nous devons faire face à une absence de pluviométrie marquée pour ce printemps. Dans le dernier bulletin climatologie d’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture, retenons que sur le mois de mars, même si la pluviométrie à l’échelle nationale est très légèrement excédentaire (+3%), de très fortes disparités sont à signaler. D’une part, un contraste entre la première décade (très excédentaire) et le reste du mois (très déficitaire) et d’autre part, une forte disparité géographique, les régions du Nord-Est et du Centre-Est sont très déficitaires par rapport au reste de l’Hexagone. L’indice d’humidité des sols au 1er avril 2020 est inférieur à la normale dans la plupart des régions.

Dans une note publiée le 20 avril 2020, Arvalis précise que la sécheresse prolongée au moment de la montaison des céréales pose question quant à la gestion de la fertilisation azotée. L’institut rappelle que pour qu’un apport soit valorisé, il faut avoir un cumul d’environ 15 mm dans les 2 semaines qui suivent l’apport.

Arvalis rappelle que le blé est capable d’endurer des carences temporaires pendant la montaison, mais si cette période de mauvaise valorisation dure, l’impact sur le rendement peut être important. Et d’ajouter que si la bonne absorption n’est pas rétablie avant le stade DFE, le nombre d’épi/m² est d’autant plus affecté que la réserve hydrique du sol est faible. Et une fois ce stade passé, les perspectives de rattrapages s’amenuisent.

Selon Arvalis, dans une  stratégie classique de pilotage, le stade 2 nœuds marque le départ du pilotage du dernier apport, même si ce rendez-vous peut être plutôt au stade DFE-gonflement pour un compromis rendement-protéines. L’institut rappelle que pour un diagnostic précis, il est indispensable que la plante ait absorbé l’intégralité de l’azote à disposition. Arvalis précise les différents cas de figure possibles en l’état actuel des choses :

  • Cas n°1. L’apport a été réalisé avant le 10 mars 2020 et a reçu la pluviométrie nécessaire. Le diagnostic peut donc être mené et le dernier apport sera réalisé dès le retour des pluies et au plus tard au stade gonflement.
  • Cas n°2. L’apport précédent n’a pas reçu de pluviométrie suffisante, mais le potentiel de rendement ne semble pas affecté. Cela signifie que cet apport pourra être valorisé par la plante plus tard. Le dernier apport se fera dès le retour des pluies et au plus tard au stade gonflement.
  • Cas n°3. L’apport précédent n’a pas reçu la pluviométrie suffisante et le potentiel de rendement semble déjà affecté. Il est alors conseillé de limiter les investissements en intrants et de se satisfaire de la dose déjà apportée.

Concernant l’orge, Arvalis indique que la sécheresse a un impact beaucoup plus important et que la culture a une faible capacité à compenser, l’institut juge l’apport supplémentaire non opportun.

En orge de printemps, plusieurs cas de figure aussi sont possibles selon la date de semis. Un apport d’azote pouvant être valorisé en rendement jusqu’au stade 1 nœud.

Si le semis a été précoce et qu’il reste un solde à apporter, il faut attendre le retour des pluies et faire l’apport au plus tard au stade 1 nœud.

Si le semis a été réalisé après la mi-mars, l’apport peut être réalisé dès le retour des pluies et au plus tard au stade 1 nœud. L’institut rappelle que plus l’apport est proche du stade 1N, plus le risque de concentration de protéines est grand.

Enfin dans le cas de figure où le potentiel de la culture est déjà bien entamé par la sécheresse, là encore il est conseillé de limiter des investissements qui ne pourraient être valorisés.

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