Disponible sur le site Internet du Comifer, « la grille de volatilisation » de l’azote, initialement publiée en 2013, vient d’être mise à jour dans le cadre du groupe de travail azote et soufre. En plus de fournir une évaluation du risque de perte d’efficacité des apports azotés minéraux, la grille donne, dans sa nouvelle version, des indications pour l’amélioration des pratiques en vue de limiter les risques de pertes d’azote et de renforcer l’efficience des apports sans avoir recours à la majoration des doses.
Dans la note qui accompagne la nouvelle grille d’évaluation des risques, le Comifer précise : « Il n’existe aujourd’hui aucune méthode simple et opérationnelle de prévision du poste Gx, des pertes gazeuses aux dépens de l’engrais azoté et plus spécifiquement des pertes par volatilisation ammoniacale. Le calcul de la dose prévisionnelle d’azote ne doit pas tenir compte a priori de la volatilisation ammoniacale des engrais minéraux et se place dans la configuration "potentielle" d’efficacité maximale de l’engrais azoté. La prise en compte de cette perte, potentiellement très variable, ne doit pas intervenir a priori dans le calcul prévisionnel de l’apport total mais doit faire l’objet d’une analyse de risque pour chaque situation en utilisant une grille d’évaluation du risque, afin d’éviter ou de réduire au maximum la perte ammoniacale par des pratiques adaptées. »
Des pratiques de bon sens
Pour réduire les pertes ammoniacales lors de l’application des engrais minéraux, le Comifer souligne qu’il peut être retenu :
- l’incorporation des engrais à base uréique et ammoniacale avant le semis sans anticiper l'apport d'azote de plus de 15 jours avant l'implantation pour les cultures de printemps;
- pour les cultures d’hiver et les céréales de printemps, fertiliser peu de temps avant un épisode pluvieux significatif prévu ; différer les apports plutôt que risquer des pertes potentielles dallant jusqu’à 20 à 30%;
- lors d’une période sèche se prolongeant, on pourra choisir d’apporter une dose réduite d’azote afin de minimiser les risques de pertes tout en permettant une mise à disposition minimale à la moindre condition favorable;
- éviter le recours aux engrais les plus sensibles à la volatilisation pour les sols avec un pH supérieur à 7,5;
- éviter les apports en conditions venteuses et par température élevée.
