La variété reste une réponse essentielle face aux bioagresseurs des betteraves

En attendant les résultats des essais PNRI, le choix variétal reste un levier intéressant pour limiter l’impact des bioagresseurs. Crédit photo : Julie Sandri

Le 13 janvier 2022, lors de son comité technique régional Champagne/Yonne, l’ITB a rappelé l’importance du choix variétal dans la lutte contre les bioagresseurs tels que la cercosporiose, les nématodes ou encore les pucerons vecteurs de la jaunisse. Des travaux de recherche sont également en cours pour comprendre et identifier l’influence variétale sur le développement des populations de charançon Lixus Juncii dans la région. Le raisonnement du choix variétal, même s’il est fortement influencé par les résultats de productivité et de richesse, ne doit pas omettre la date d’arrachage et le contexte sanitaire de la parcelle.

Une réponse face à la cercosporiose

En 2021, les premiers symptômes de cercosporiose sont apparus en juillet. Par la suite, les températures peu élevées ont été peu propices à sa progression. Cependant, dans son suivi de parcelles, l’ITB constate que 23% d’entre elles ont vu leur rendement impacté. Plusieurs causes peuvent expliquer ces pertes avec, en premier lieu, le choix variétal associé à la date de récolte. En effet, l’ITB conseille le semis de variétés tolérantes à la cercosporiose dans des parcelles où:

- historiquement, il y a eu une forte pression de la maladie;

- l’environnement est favorable au développement de la cercosporiose (proximité avec des foyers infectieux);

- la date d’arrachage est tardive, au-delà du 15 octobre.

En cas de récolte précoce, une variété sensible à la cercosporiose convient, sans pour autant impacter le rendement et la richesse. Dans cette même situation, l’utilisation d’une variété tolérante reste toutefois possible et permet souvent une seule application fongicide.

Contre les nématodes, la variété est un levier à exploiter

Cette année, l’expression des symptômes de nématodes dans les parcelles de betteraves a été fortement marquée, l’humidité importante de l’année ayant favorisé leur mobilité dans le sol. Les symptômes ont été visibles, y compris sur des variétés double tolérantes. L’ITB poursuit son suivi sur la performance variétale et rappelle que le semis de variétés sensibles en terrain infesté peut occasionner 20 à 30% de pertes de rendement par rapport à un terrain sain. Depuis 2015, l’institut se veut rassurant et constate que "grâce à la génétique, nous n’assistons pas à des hausses significatives des populations initiales dans le temps".

La génétique, une solution sans NNI

Dans le cadre de la lutte contre la jaunisse sans néonicotinoïdes (NNI), de nombreux leviers sont étudiés au sein du Plan National de recherche et innovation (PNRI). L’objectif est de tester des solutions innovantes et efficaces d’ici 2024. La recherche génétique en fait partie, les semenciers travaillant sur de nouvelles sources de tolérances, avec des intérêts très attendus.

Même si la jaunisse a été moins marquée en 2021 qu’en 2020, elle reste néanmoins surveillée et étudiée. Des essais suivis en Normandie ont montré que, sans traitement néonicotinoïdes (NNI), les pertes de rendement peuvent atteindre 20t/ha. Vincent Laudinat, directeur général de l’ITB, a précisé que "le conseil de surveillance a approuvé la demande de dérogation pour l’utilisation des NNI pour les semis de 2022. Toutefois, une consultation publique est en cours. La décision finale devrait être prise d’ici la fin du mois. Je reste confiant".

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