Montés seuls ou à plusieurs, les projets de méthaniseur ont la cote en France. Cultivar a rendu visite à la société Agriénergie qui produit du biogaz depuis octobre 2022 à Auros, en Gironde. Neuf agriculteurs locaux se sont associés dans ce projet, qui compte deux digesteurs. L’entreprise bénéficie de l'accompagnement de Solagro, dont l'expert Jérémie Priarollo nous donne quelques conseils sur le digestat.
En plus de constituer un revenu complémentaire, "le méthaniseur restitue aux agriculteurs autant d’azote qu’il lui a été apporté sous forme de Cive et effluents", appuie Yannick Duffau, président d’Agriénergie.
En effet, l’un des objectifs du projet est d’économiser l’apport d’engrais chimique dans les exploitations associées. "L’épandage du digestat solide et liquide pourrait faire économiser entre 20 et 30% d’engrais minéraux équivalents", chiffre Jérémie Priarollo, responsable ingénierie méthanisation à Solagro.
Amendement de fond et concentré d’azote minéral
Obtenus après une séparation de phase, les digestats solides et liquides sont deux sous-produits complémentaires pour la fertilisation du sol.
D’une part, la phase solide agit comme "un amendement de fond, apporté à l’automne ou en sortie d’hiver, qui va nourrir le sol en matière organique et apporter du phosphore", définit Jérémie Priarollo.
« Apporter le digestat au plus près du besoin des plantes »
D’autre part, le digestat liquide "concentre l’essentiel de l’azote minéral et de la potasse, il peut être apporté au plus près des besoins des plantes au printemps, avant semis de maïs par exemple", continue Jérémie Priarollo.
Toutefois, "ces gains de fertilisation sont possibles lorsque l’on connaît bien son produit et que l’on a un matériel d’épandage de précision qui apporte le digestat au plus proche du sol et lors du besoin des plantes", nuance l’expert de Solagro.