Ne pas ergoter sur le contrôle !

Les graminées adventices comme le vulpin peuvent être contaminés par l’ergot du seigle et servir de relais pour des contaminations secondaires des céréales cultivées. © C. Poulain/Pixel Image

Seigle mais aussi blé, orge, avoine, triticale et graminées adventices comme le ray-grass, le vulpin, le brome… Il peut contaminer toutes les céréales à pailles et graminées, s’y développer, prospérer encore et encore… « il », c’est l’ergot du seigle, champignon qui, à défaut de causer de graves préjudices sur le rendement, affecte fortement la qualité des céréales. La faute aux sclérotes, forme de conservation du champignon, qui contiennent des alcaloïdes toxiques pour l’homme et les animaux. Une limite maximale d'ergot dans les céréales a ainsi été fixée par la Commission européenne en avril 2015, soit 0,5 g/kg de sclérotes dans les céréales brutes avant une première transformation. En 2017, l'Union européenne prévoit de durcir cette réglementation avec l’indication de limites maximales d'alcaloïdes dans les produits de mouture, les pains et pâtisserie et l'alimentation infantile à base de céréales…

Alors que faire au champ ?

En premier lieu, connaître les facteurs favorisants, le principal étant les conditions d’humidité : un sol humide au printemps et au début de l'été favorise en effet la germination des sclérotes. Deuxièmement, un air humide et frais et un ciel couvert qui prolongent la durée de la floraison des céréales augmentent les possibilités d'infection des organes reproducteurs par les spores d’ergot. Ces conditions atmosphériques peuvent aussi favoriser l'activité des populations de pucerons, de thrips, de cécidomyies et de cicadelles qui sont des vecteurs potentiels des spores.

Autres relais de l’infection, des graminées adventices présentes dans ou aux abords des parcelles durant la floraison. Arvalis-Institut du végétal indique ainsi, suite à une enquête, qu'un désherbage fait diminuer de 20 % en moyenne les niveaux de contamination moyens en alcaloïdes dans les lots récoltés. De plus les sclérotes sur ces adventices sont plus difficiles à repérer en raison de leur petite taille.

Et ils ne sont pas évidents à voir non plus dans les parcelles de céréales. Une enquête réalisée en 2014-2015 par Adama en partenariat avec Arvalis a ainsi révélé que sur les 333 parcelles enquêtées, 35% présentaient des contaminations en sclérotes toutes cultures confondues, et que 15% des agriculteurs avaient de l’ergot dans leur parcelle sans le savoir.

Et une fois les sclérotes repérés dans la parcelle, que faire ? Trier la récolte pour en éliminer les sclérotes, éviter à tout prix de réinfester une parcelle avec une semence de ferme contaminée. Si possible enfouir par travail du sol les sclérotes tombés au sol à plus de 5 centimètres de profondeur et veiller à ne pas les remonter les deux années qui suivent. Enfin limiter un temps le retour trop fréquent des céréales à paille pour casser le cycle du champignon.

 

 

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