Optimiser la fertilisation azotée du maïs pour gagner en performance

 

Face à l’augmentation des charges et notamment à l’envolée des prix de l’azote, les agriculteurs recherchent plus d’autonomie et de résilience pour leur système. 

Optimiser l’efficience de la fertilisation permet de maintenir un bon état nutritionnel des cultures, et donc de bons rendements, tout en utilisant moins d’intrants. 

Capitaliser sur les couverts végétaux

Les couverts végétaux d’interculture composés de légumineuses permettent de restituer de l’azote organique au sol après leur destruction. La méthode développée par Thierry Tétu, agriculteur et chercheur à l’université d’Amiens, permet de maximiser les restitutions d’azote des couverts. Celle-ci consiste à semer un couvert végétal à une forte densité (>250 plantes levées/m2) composé à plus de 75% de légumineuses et 5% de petites graines (phacélie, moutarde par exemple).

Un couvert très dense valorise mieux l'activité biologique en utilisant le dioxyde de carbone issu de sa respiration. En effet, la présence d’une forte biomasse piège le CO2 issu de la minéralisation dans le sol et augmente ponctuellement sa concentration sous la canopée. Il bénéficie ainsi de plus de CO2 pour la photosynthèse, ce qui lui permet de produire plus de biomasse.

On peut considérer qu’un couvert composé en majorité de légumineuses avec une biomasse supérieure à 3tMS/ha peut restituer entre 40 et 50uN/ha pour la nutrition du maïs. À un coût de l’ammonitrate de 905€/t départ usine, soit près de 3€/kgN, cela représente entre 120 et 150€/ha d’azote restitués. 

Apporter une fertilisation starter permet de gagner en vigueur au démarrage 

Les besoins en phosphore sont présents dès la levée du maïs. Le faible développement des racines au démarrage limite la prospection et les carences peuvent apparaître dans les jeunes stades. 

La localisation de phosphore, élément peu mobile dans le sol, permet de le mettre en contact plus rapidement avec le système racinaire du maïs et de combler ses besoins dans ses phases juvéniles. 

Des essais d’Arvalis ont montré un effet bénéfique de cette technique quand les taux de phosphore des sols sont inférieurs à 100mg/kg P2O5 Olsen. Le gain de rendement moyen, comparé à des modalités où l’engrais a été apporté en plein, est d’environ 4q/ha.

Un complément starter à l'aide de 100kg/ha de 18-46 permet donc d’améliorer la vigueur du maïs à la levée et laisse entrevoir des possibilités de gain de rendement. 

Le maïs est une plante qui répond bien à la fertilisation foliaire 

Les analyses de sève constituent un outil de pilotage agronomique qui permet de mesurer l’état nutritionnel d’une plante. Leur interprétation permet de prévenir et de corriger les déséquilibres nutritifs avant d’observer les premiers symptômes.

Pendant la campagne 2021, Clément A., agriculteur membre d’AgroLeague dans la Sarthe (72) a effectué deux analyses de sève les 9 juin et 2 juillet sur une parcelle de maïs.

L’interprétation de la première analyse de sève permet d’identifier des carences  en  zinc,  bore, molybdène et manganèse. Une application foliaire a été réalisée pour un total de 52€/ha (produits, passages de pulvérisateur). Une bande témoin représentative n’a pas été traitée.

Suite aux résultats de la deuxième analyse, le maïs était équilibré et l'efficacité de l’azote optimale. Néanmoins, des carences ont été identifiées en magnésium et en soufre. Une deuxième application foliaire a donc été réalisée pour un total de 19€/ha. 

Le résultat sur la partie traitée est de 90q/ha, contre 80q/ha sur la partie témoin, soit 10q/ha de différence sans apporter de surplus d’azote. À un prix de vente du maïs de 220€/t, le gain de marge finale était de 147€/ha.

 

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