L’association d'autres espèces aux protéagineux peut lever certains freins à leur développement, en visant une complémentarité. En outre, associer plusieurs espèces en mélange peut favoriser l’habitat de certains auxiliaires, aider au contrôle d’adventices et des maladies.
Pour cela, le Centre wallon de recherches agronomiques a testé plusieurs associations avec des céréales.
L’expérience a été menée sur des terres très superficielles, cultivées depuis 20 ans en agriculture biologique : cela a un impact sur le rendement et le potentiel d’adventices. Un seul passage de herse étrille au printemps a eu lieu, pour des raisons météorologiques.
Fortes variations de rendements
Les essais qui associent le pois d’hiver à l’avoine, au blé ou à l’épeautre donnent les meilleurs rendements avec cette dernière céréale rustique. Néanmoins, ils restent très inférieurs à ceux en conventionnel (3 t/ha + 1,5 t/ha pois). « En cas de problèmes, l’association de cultures permet d’avoir un petit rattrapage avec la culture associée », indique Morgane Campion, du Centre wallon de recherches agronomiques.
En pois de printemps, en revanche, la compétition pour l’eau se fait au détriment de la céréale dans tous les cas. « L’association avec l’orge reste intéressante, d’autant que le débouché en orge brassicole le justifie », précise-t-elle.
En féveroles (Tiffany et Toundra), les associations sont favorables par rapport à la culture pure. Encore une fois, l’épeautre et l’amidonnier (blé ancien) permettent de bons rendements. La féverole de printemps, souvent utilisée pour maîtriser l’enherbement en fin de cycle, est moins favorable à la céréale associée.
Pour la lentille, très difficile à mettre en place seule, les associations jouent leur rôle. Les céréales, seigle et épeautre en tête, servent de tuteur.
Au printemps, toutes les associations ont versé, mais les céréales ont permis de sauver la récolte en évitant que la lentille soit plaquée au sol.
Adapter aux objectifs
D’une manière générale, les protéagineux en culture pure (pois, lupin, etc.) sont davantage sujets aux adventices que les cultures associées, qui demandent peu d’interventions en désherbage mécanique.
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Le seigle et l’épeautre sont plus sécurisants pour les protéagineux d’hiver. En revanche, au printemps, la compétition pour l’eau influe sur les rendements en céréales.
En outre, un cycle de végétation plus court rend les interactions positives instables.