
Les experts d’Arvalis ont démontré que les plantes leurres sont aussi efficaces pour lutter contre la larve de taupin que les micro-granulés de lambda-cyhalothrine appliqués avec diffuseur.
© Tomasz/Adobe StockAujourd’hui, sur une bonne partie du territoire, les températures anormalement basses continuent de favoriser les attaques de taupin sur maïs. Les cultures en place atteignent péniblement le stade 12 feuilles, alors que certaines parcelles n’ont toujours pas été semées. Le moment semble donc tout indiqué pour parler des plantes appâts !
Les experts d’Arvalis ont démontré que cette technique est aussi efficace pour lutter contre la larve de taupin que les micro-granulés de lambda-cyhalothrine appliqués avec diffuseur.
D’autant plus efficace, que les conditions d’application de cette molécule ont évolué. Désormais, la lambda-cyhalothrine ne peut plus être appliquée sur maïs avec diffuseur, ce qui réduit son efficacité de moitié.
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Pour la première fois, la méthode alternative des plantes pièges a donc été promue au rang de solution la plus efficace.
Son principe est simple : les plantes pièges sont enfouies à douze centimètres de profondeur. Lorsqu’elles germent, elles émettent un composé volatile qui attire la larve de taupin. Comme elles sont enfouies plus profondément que le maïs, la larve, en remontant, les consomme en premier.
Plantes appâts, des conditions de réussite strictes
Les plantes pièges peuvent être semées en plein ou dans l’interrang. Pour que le procédé soit efficace, le maïs et l’espèce leurre doivent germer de façon quasi simultanée.
Les experts d’Arvalis préconisent donc de semer les plantes appâts juste avant la mise en place des maïs et au plus tard dans les deux jours qui suivent.
Graines d’orge ou mélange de blé-maïs semés à 120 kg/ha
En dessous de 75 kg/ha, l’utilisation de plantes pièges n’a aucun effet. « Les modalités les plus intéressantes testées par l’Institut correspondent à des densités de 120 kg soit d’orge pure, soit d’un mélange de 60 kg de blé et de 60 kg de maïs », soulignent les experts d’Arvalis.
D’autres espèces comme l’avoine ont été testées, mais leur destruction est plus hasardeuse. À noter : cette destruction doit intervenir au stade 4 feuilles de la culture pour éviter la concurrence entre les espèces pièges et le maïs.
Les fertilisants organiques, une piste intéressante
D’autres perspectives sont également à l’étude, notamment l’utilisation d’un fertilisant organique constitué de farine de viande et d’os disposé comme les plantes appâts.
Une première synthèse de cinq essais montre des résultats comparables à la modalité micro-granulés avec diffuseur.