Le semis à la volée des couverts végétaux: une technique aléatoire

La réussite d’un couvert semé à la volée dépend majoritairement de la pluviométrie et des espèces semées. Crédit photo: GreenSol

La réussite d’un couvert semé à la volée dans une culture avant la moisson dépend majoritairement de la pluviométrie. Lorsque l’agriculteur choisit cette pratique, il prend un risque si la météo reste sèche durant plusieurs semaines.

Dans ces conditions, déposée sur la terre, la graine du couvert ne profite pas de l’humidité du sol pour germer. "Lors d’une interculture longue, je déconseille de semer le couvert à la volée, surtout s’il faut restructurer le sol, ce qui dans la pratique n’est pas possible", prévient Théo Sergheraert, directeur général de GreenSol.

Humidité et espèces adaptées, le duo gagnant

La réussite de cette technique dépend également de la répartition des menues pailles lors de la moisson. Elles doivent permettre de conserver l’humidité du sol, recouvrir l’ensemble des graines pour qu’elles germent, après une pluie.

"Au-delà d’une barre de coupe de sept mètres de large, on remarque que la réussite est plus aléatoire", constate Theo Sergheraert. Pierre Lacheré, référent interculture chez Uneal, souligne que "la technique est délicate et qu’il faut majorer la densité de semis de 30 à 40% par rapport à un semis classique. La réussite du semis dépendra ensuite de la pluie".

Lorsque les conditions sont humides et les pailles restituées, la réussite du semis à la volée paraît plus évidente. Semée tôt, la graine profite de l’eau et de chaleur et ne demande qu’à produire de la biomasse. Les crucifères et les vesces restent les espèces les mieux adaptées à cette pratique. Quant à la phacélie, photosensible, elle ne germe pas si elle reçoit de la lumière.