L’activité de Sénalia a légèrement diminué au cours de la campagne d’exportation 2022-2023 : l’union coopérative a manutentionné 6,7 Mt, soit 3 % de moins qu’au cours de la campagne précédente. C’est surtout l’activité de logistique agro-industrielle qui décline : trituration de colza pour Saipol (1,7 Mt) blé pour la fabrication d’éthanol par Tereos (759.000 t) et aussi cacao et sucre.
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Le volume des exportations maritimes de céréales au départ des silos du port de Rouen, qui constituent le cœur historique de l’activité de Sénalia, se maintient. Sur les 4,1 Mt de céréales exportées, on compte 2,7 Mt de blé (+2 %), 876.000 t d’orge fourragère (-7 %) et 459.000 t d’orge brassicole (+13 %).
Sénalia a ainsi expédié 45 % des 9 Mt de céréales ayant transité via le port de Rouen et s’adjuge le quart des exportations françaises de céréales.
Chine, Maroc et Algérie en tête des destinations
Du côté des destinations, trois pays totalisent 61 % des céréales exportées par Sénalia : Chine (27 % avec 37 navires expédiés), Algérie (18 %) et Maroc (16 %).
La Chine importe habituellement de l’orge, mais la tendance aux achats de blé tendre se confirme et constituera un mouvement durable selon Sénalia. Du côté de l’Algérie, qui avait revu son cahier des charges pour importer davantage de blé de la mer Noire, les achats de blé français ont repris avec +26 % en blé meunier.
Parmi les autres destinations, on trouve les clients habituels des céréales expédiées par Sénalia : Union européenne (6 %), Égypte (4 %), Tunisie (4 %), Gabon (3 %), Cameroun (3 %). D’autres destinations sont plus nouvelles : Colombie, Pakistan, Iran, Jordanie…
Une campagne 2023-2024 qui peine à démarrer
Pour la campagne d’exportations en cours, qui a débuté au 1er juillet dernier, la Chine ne devrait plus être la principale destination puisque les achats du Maroc deviennent prépondérants.
Mais le volume des expéditions réalisées depuis six mois accuse du retard par rapport à la campagne précédente. Les exportations de blé sont en recul de 52 % et celles d’orge brassicole de 43 %. Seules les orges fourragères progressent (+115 %) mais le total des céréales expédiées de juillet à décembre 2023 n’atteint que 1,7 Mt, soit 31 % de moins qu’au cours de six premiers mois de la campagne 2022-23.
« Ce retard tient à un manque de compétitivité des blés français », estime Gilles Kindelberger, directeur général de Sénalia, pour qui « la principale préoccupation est d’avoir de la capacité de stockage disponible pour la prochaine récolte ».