
Les premières haies ont été plantées pour anticiper l’insertion dans le paysage des futures parcelles agrivoltaïques, dont les chantiers pourraient démarrer en 2027.
© GLHDÀ Arthonnay dans l’Yonne, un premier kilomètre de haies bocagères a été planté en février 2024 par l’association des énergies des hauts-plateaux de l’Yonne (EHPY). Des plants d’essences locales, comme le charme, le cornouiller ou le troène, constituent la première étape d’un projet d’agrivoltaïsme collectif porté par l’association EHPY, réunissant 15 exploitants et le producteur d’énergie GLHD.
« L’aménagement anticipe l’insertion dans le paysage des futures parcelles agrivoltaïques, dont les chantiers pourraient démarrer en 2027, si le dossier d’autorisation aboutit », explique Benjamin Courdier, chef de projets de GLHD.
La haie constituée de deux lignes de plantation devrait atteindre 3 m de large à maturité et 2 à 5 m de hauteur pour les arbustes avec quelques arbres de haut-jet, et ainsi répondre aux attentes d’insertion paysagère exprimées par les habitants lors de la concertation publique.
Ce kilomètre de haie n’est qu’une première étape, au total 5,8 km seront implantés.
Un revenu supplémentaire
Ce projet de diversification pour les exploitants concerne 190 ha, dont 179 ha de SAU répartis sur 14 îlots de 7 communes : Arthonnay, Quincerot, Mélisey, Thorey, Trichey, Rugny et Villon.
Deux types de structures agrivoltaïques sont envisagés en fonction des parcelles (selon la pente et le sens des rangs de cultures) : des panneaux fixes avec un point bas à 1,20 m et des trackers mobiles, qui pourront être pilotés par les exploitants pour faciliter le passage des outils et engins agricoles.
Sur ces terres superficielles de l’Yonne, au faible potentiel agronomique, cette diversification vise à assurer un complément de revenu sur le long terme.
>>> Lire aussi : Les canopées agrivoltaïques au chevet des cultures
GLHD installe les panneaux agrivoltaïques pour une durée de 40 ans, pour une puissance installée de 156 MWc qui sera injectée sur le réseau de transport de RTE. L’entreprise demeure propriétaire de son matériel. Les propriétaires et exploitants seront rémunérés pour la location du terrain, avec une base de revenu fixe et un complément indexé sur les prix de revente de l’électricité.
Ovins, PPAM, céréales
Même si les installations ne verront pas le jour avant 2027, l’utilisation agricole envisagée sous les panneaux a déjà été étudiée, mixant grandes cultures et élevage. Les exploitants, par la constitution d’une structure agricole collective, vont mettre en place du pâturage ovin avec un jeune salarié de la structure dédié au troupeau.
Les cultures implantées serviront majoritairement à l’alimentation du troupeau, avec une trentaine d’hectares en prairies. Environ 10 ha seront dédiés à la production de PPAM (thym, romarin, sarriette et origan).
Sur le reste des îlots, un assolement composé d’un mix de productions céréalières (blé, orge de printemps, avoine de printemps, lentilles) et de fourrages (luzerne, mélange suisse, dactyle) est prévu et servira ponctuellement au pâturage tournant des brebis après la récolte mécanique des cultures, voire à d’autres phases de culture, comme la levée du blé, pour améliorer le rendement.
Une valorisation des productions fourragères au travers d’un projet collectif de plateforme de séchage et de conditionnement de fourrage porté par des agriculteurs d’EHPY avec une structure indépendante est également envisagée.