Sur céréales à paille, colza et protéagineux, la qualité est inégale

Selon le communiqué de presse conjoint FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia, sur le blé tendre, les teneurs en protéines sont contrastées selon les régions, tandis que les critères de qualité sont corrects pour la brasserie concernant l'orge d'hiver. Quant au colza, il affiche une très bonne teneur en oméga-3.

Filling the truck with wheat seeds

Les fortes pluies, tout au long de la saison, auront réduit les quantités récoltées, et, dans certains cas, la qualité.

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Les moissons 2024 auront déçu dans leur ensemble pour ce qui est de la quantité récoltée. Ainsi, à titre d'exemple, la production de blé tendre est estimée à 26,3 Mt par le Service de la statistique et de la prospective (SSP), rattaché au ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, soit - 24 % par rapport à la moyenne 2019-2023, tandis que sur le blé dur, elle est estimée à 1,2 Mt, en recul de 17 % par rapport à la moyenne 2019-2023. Quant à la production d'orge d'hiver, elle devrait se situer à 7,2 Mt (- 15 % par rapport à 2019-2023).

Au-delà de la quantité, FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia ont aussi estimé la qualité des récoltes. Dans un communiqué de presse commun, ces organismes viennent de publier les premières tendances qualitatives observées dans les territoires. Tendances qui seront affinées au cours des prochaines semaines, au fil des analyses en laboratoire. Pour l'heure, la situation est inégale.

>>> Blé tendre : des taux de protéine et des indices de chute de Hagberg satisfaisants

Toujours en cours dans les régions les plus septentrionales, les récoltes s'achèvent sur une large partie du territoire. En raison de l'automne dernier très pluvieux, les surfaces cultivées en blé tendre ont diminué de plus de 10 % par rapport à la moyenne quinquennale, pour s’établir à 4,2 Mha. À l'exception de l'extrême Sud-Est, les rendements sont décevants.

De même, les teneurs en protéines sont contrastées selon les régions. Toutefois, la moyenne nationale semble assez proche de celle observée l'an dernier. En outre, la récolte s'annonce généralement satisfaisante concernant les indices de chute de Hagberg.

En revanche, les poids spécifiques sont très irréguliers sur l'ensemble du territoire, en fonction des pluies et de l'ensoleillement. Les moyennes régionales sont assez faibles sur la moitié est du pays, mais correctes à bonnes sur la moitié ouest. « Un travail approprié du grain par les collecteurs permettra d'améliorer ce critère pour les lots proches du seuil contractuel », précise le communiqué.

>>> Blé dur : un impact du climat contrasté

La moisson est quasiment terminée pour le blé dur. La situation est contrastée entre les bassins de production, mais aussi au sein de chaque bassin, avec de bons rendements constatés dans l'extrême Sud-Est, mais des teneurs en protéines un peu faibles dans certaines situations.

Les poids spécifiques, les taux de mitadin et de moucheture sont généralement d'un bon niveau. Dans cette zone de production, seule une partie de Rhône-Alpes est plus contrastée, conséquence des conditions climatiques locales.

En outre, l'hétérogénéité des rendements est très marquée dans le Sud-Ouest mais les poids spécifiques y sont généralement bons, avec des valeurs supérieures à la campagne précédente. Les teneurs en protéines sont irrégulières, d'assez faibles à correctes. Le taux de mitadinage est élevé dans certains secteurs.

Par ailleurs, dans le Centre, la hausse des surfaces par rapport à l'an dernier permet de compenser partiellement la baisse des rendements. Les teneurs en protéines sont majoritairement correctes. Les taux de mitadinage et de moucheture semblent satisfaisants dans la majorité des cas. Seuls les poids spécifiques sont inhabituellement faibles.

Dans le Centre-Ouest, les rendements sont très hétérogènes et les teneurs en protéines plus basses qu'à l'accoutumée. Les poids spécifiques sont légèrement plus faibles que ceux de la campagne précédente.

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>>> Orge d'hiver : des critères de qualité corrects pour la brasserie

Malgré les conditions difficiles au moment des semis, les producteurs ont pu sécuriser les implantations d'orge d'hiver, notamment dans les territoires brassicoles. Ainsi, les surfaces sont proches de la moyenne quinquennale, à 1,2 Mha (- 2 %), mais avec des rendements en baisse par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Bien que variables selon les territoires, les teneurs en protéines devraient répondre aux attentes des clients dans la majorité des cas, notamment pour le débouché brassicole. Si les poids spécifiques sont faibles, les calibrages des orges brassicoles sont généralement corrects.

>>> Orge de printemps : de bons calibrages

À la suite de nombreuses pluies, les récoltes d'orge de printemps sont encore en cours. Les surfaces, en progression par rapport à 2023, atteignent 573.000 ha, mais restent en recul par rapport à la moyenne 2019-2023. Avec un rendement moyen à 56,4 q/ha, la production d'orge de printemps s'élèverait à 3,2 Mt (- 6 % par rapport à 2019-2023). Les teneurs en protéines moyennes oscillent entre 9 et 10,5 % selon les régions. Les poids spécifiques sont faibles, mais les calibrages sont d'un bon niveau.

>>> Colza : très bonne teneur en oméga-3

Avec plus de 1,3 Mha récolté, les surfaces en colza se maintiennent à un niveau similaire à l'année précédente. Si le rendement moyen s'établit autour de 29,5 q/ha, en deçà de la moyenne quinquennale, la culture a fait preuve de résilience malgré les pluies, grâce à un bon démarrage à l'automne. La production finale s'établirait autour de 3,9 Mt, en progression de 4 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

La qualité générale de la récolte est tout à fait correcte. Les teneurs en huile varient selon un gradient Ouest/Est habituel, avec une moyenne nationale attendue légèrement sous la tendance pluriannuelle de 43,5 %. La teneur en oméga-3 serait significativement supérieure de 0,5 à 1 point selon les régions.

>>> Protéagineux : une récolte de pois d'hiver réduite mais riche en protéines

Les pluies ont perturbé les semis et réduit les surfaces de pois à 164.000 ha, en recul de 18 % par rapport à 2023. Près de 60 % des surfaces en pois d'hiver n'ont pas pu être récoltées, hormis dans le sud de la France. La féverole d'hiver et, dans une moindre mesure, les pois de printemps, ont mieux résisté aux intempéries. Le rendement moyen national s'établirait autour de 28 q/ha pour les protéagineux, pour une production évaluée à 685.000 tonnes selon le SSP. Le rendement moyen s'annonce a priori satisfaisant en féverole.

Côté qualité, les graines de pois d'hiver qui ont pu être récoltées, plutôt de petite taille, sont très riches en protéines. Pour le pois de printemps et la féverole, les teneurs en protéines s'annoncent plus conformes aux valeurs habituelles.

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