Les récoltes d’abricots sont annoncées en baisse de 11% par rapport à 2015 dans les principaux bassins européens (et 16% inférieure à la moyenne 2010/2014):
France : 115 569 tonnes / Italie : 163 190 tonnes / Espagne : 109 235 tonnes / Grèce : 54 800 tonnes.
Soit un total Europe pour 2016 de 442 794 tonnes.
"Il s’agit bien d’une photo des prédictions de récolte avec les éléments dont nous disposons aujourd’hui",
a bien précisé Éric Hostalnou, de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales, le 27 avril au Medfel.
Une situation hétérogène selon les pays
En effet, si la campagne dernière a donnée des heureuses surprises en abricot, le climat de cette année laisse peu de place au miracle:
"Manque de froid hivernal pour certaines variétés, décalage de floraison entre variétés qui habituellement s’interpollinisent, pluie et froid pendant la floraison, gel, grêle ces derniers jours, tous ces ingrédients donnent un potentiel de production abricot assez loin de celui de l’année dernière et bien inférieur à la normale."
La situation est très hétérogène en fonction des pays: la Grèce qui avait été très déficitaire en 2015 voit sa prévisions se rapprocher de la moyenne, l’Italie voit ses prévisions nettement à la baisse (-19% par rapport à 2015 et -28% par rapport à la moyenne) et l’Espagne prévoit de son côté une récolte assez similaire à l’an passé.
Baisse des tonnages de 26% en France
Enfin avec ses 115 600 tonnes, la France tend vers une récolte en baisse de 26% par rapport à 2015.
Prévisions des tonnages pour 2016: 40 000 tonnes en Languedoc-Roussillon, 56 250 en Rhône-Alpes, 19 319 en Paca.
Si l’an dernier le bassin roussillonnais avait été très déficitaire, les résultats semblent plus prometteurs cette année. À l’inverse, dans le Gard et dans la Crau, la charge est hétérogène en fonction des variétés et globalement décevante.
Dans la vallée du Rhône, la floraison des variétés précoces a débuté très tôt compte tenu des températures douces de l’hiver. Les gelées de février se sont chargées de prendre une partie du potentiel de ces variétés. D’autres épisodes de gel et de grêle se sont succédés pour faire encore des dégâts sur les variétés de saison et tardives.
"Promouvoir les fruits déformés"
Même s’il peut encore se passer pas mal de choses, l’année 2016 risque donc de se caractériser par un effet "yoyo" en fonction des variétés et des bassins de production.
La SIPMM Abricot a prévenu, la filière ne se laissera pas faire:
"Il va falloir soutenir les agriculteurs si demain on veut continuer d’avoir des abricots, a souligné Sabine Allary. La saison sera compliquée mais nous sommes tous lotis à la même enseigne avec les autres bassins européens! La mode aujourd’hui est de diminuer les pertes, nous allons donc promouvoir les fruits déformés et maintenir les promotions."