Légumes  : transformer pour multiplier les débouchés

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Installé depuis 1983, André Barthet a débuté par la production de céréales sur une trentaine d’hectares. Aujourd’hui, l’exploitation gersoise, forte de près de 160 ha, produit une gamme de légumes biologiques, frais, surgelés ou cuisinés en conserve.

Le nom de l’exploitation : Monplaisir. Une façon de résumer l’enthousiasme et le goût d’entreprendre de cette famille d’agriculteurs implantée à Sainte-Dode, dans le sud du Gers depuis sept générations. Celui qui tient aujourd’hui les rênes de l’exploitation, c’est André Barthet. À l’image de ses ancêtres, il lui a fallu de la créativité et de l’audace pour amorcer le virage de cette production de légumes bio.

Si, à l’origine, l’exploitation était dédiée aux céréales, André Barthet engage une première réflexion en 2015. « La rentabilité de l’agriculture conventionnelle était en question mais la santé de quelques confrères m’a aussi incité à franchir le pas du bio », explique l’agriculteur. Pendant les deux premières années, toutes les surfaces sont ensemencées en légumineuses fourragères. S’ensuit la plantation d’une dizaine d’hectares de noyers et de 15 ha de légumes bio, principalement des courges et des patates douces. Problème : la commercialisation ne suit pas. « Nous avions les marchés mais les distributeurs exigeaient des productions calibrées. Résultat : en 2019, 30 % de mes légumes allaient à la poubelle », déplore-t-il.

Valoriser ces légumes boudés par les distributeurs

Jeter le fruit de son travail ? « Inconcevable » pour ce fort tempérament ! Pour valoriser ses légumes « hors des canons de la distribution », il a alors l’idée de les transformer. En 2019, après l’obtention de financements, André Barthet investit 2 millions d’euros pour monter une double unité de transformation. La première est dédiée aux surgelés. En bout de chaîne, des frites de patate douce, des cubes de légumes et des mélanges de soupe. La seconde ligne de transformation s’oriente vers les légumes cuisinés et appertisés. Gaspachos, veloutés et toute une gamme de tartinades pour l’apéritif ou accompagnements de plats sont proposés à la vente. En ajoutant le frais en vrac, l’entreprise dispose alors de trois types de produits. Malgré un secteur du bio en perte de vitesse ces derniers mois, André Barthet garde confiance : « Avec l’embauche d’un commercial, il y a 18 mois, nous gagnons des marchés. »

Par ailleurs, l’agriculteur a créé deux marques : Brut de terroir Gersois (grande distribution) et une seconde, O’VERT (réseau spécialisé bio). « Nous commençons à avoir des référencements au niveau régional », se réjouit André Barthet, qui assure atteindre son seuil de rentabilité d’ici deux ans, notamment grâce au contrat récent conclu avec le réseau de l’enseigne Ecomiam.
 

Carte d’identité

  • Date d’installation : 1983
  • Localisation : Sainte-Dode (Gers)
  • Main-d’œuvre : 13 salariés à temps plein
  • SAU : 160 ha dont 40 ha dédiés aux légumes
  • Production : 800 tonnes de légumes
  • Commercialisation : pour le frais : Sica Bio Pays Landais (70 %), en direct par des livraisons dans les départements limitrophes (30 %) ; surgelés : Ecomiam ; pour l’appertisé : magasins bio, épiceries fines et GMS
 

Cet agriculteur a été nommé « Talent Tech & Bio 2023 ». Ce Salon agricole international se tient les 20 et 21 septembre 2023, dans la Drôme. tech-n-bio.com