Alors que la France veut atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, Solarenn fait savoir qu'elle a entamé un travail visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES). La coopérative bretonne a pour cela réalisé sur une année complète un bilan carbone de l'ensemble des activités directes et induites pour chacun de ses sites.
« Il y a d’abord eu un gros travail de collecte de données auprès des maraîchers et de la station. Les paramètres pris en compte sont nombreux et techniques : matières premières, emballages, stockage, transport, entre autres », explique Vincent Aligand. Ingénieur RSE à la Fédération de révision des coopératives agricoles (CCAOF), il a accompagné Solarenn dans la réalisation de son diagnostic.
Suivi « très strict » de la consommation d'énergie
Il en ressort que les émissions de l'entreprise, qui produit 30.000 tonnes de tomates sous serres, seraient inférieures de 60 % à la moyenne des producteurs français de tomates sous serres chauffées. Elles seraient également inférieures de 40 % à celles de son principal concurrent marocain.
Solarenn attribue ce bon score à des actions comme la réduction des emballages, mise en place depuis cinq ans. Elle cite également le suivi « très strict » de la consommation électrique et énergétique, côté serre comme côté station de conditionnement.
La coopérative multiplie pour cela les pistes d'amélioration : valorisation d'énergie fatale, géothermie. Quatre trackers fournissent 15 % de l’électricité de la station de conditionnement. Pour trouver des solutions aux serres les plus énergivores, Solarenn explore de nouvelles productions moins gourmandes en énergie mais à valeur ajoutée, comme les variétés anciennes, les pastèques ou les fraises.
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84 % des émissions dues à la production
Ce bilan permet également de mieux connaître l'origine des émissions carbone de l'entreprise. Celles-ci sont principalement dues à la production des fruits et légumes, qui représente 84 % du bilan.
L'emballage et le fret arrivent à 6 % et 5 %. Les autres postes comme les services, les immobilisations, les déplacements, les déchets et les énergies pèsent tous ensemble 5 % du total.
Les équipes de Solarenn ont ainsi pu identifier trois axes principaux afin de baisser l'impact de la coopérative : les matières premières, les emballages et le fret-déplacements.
Pas d'objectifs chiffrés
Sans indiquer d'objectifs chiffrés de réduction des émissions de CO2, la coopérative annonce la suppression dès 2024 des emballages plastiques sur l'ensemble des gammes. Elle compte également réfléchir à des intrants plus responsables comme des ficelles biodégradables.
Côté fret, les livraisons vont être massifiées, et les transporteurs engagés dans une démarche environnementale seront privilégiés.