Dans son rapport moral final, le président François Lafitte a notamment insisté sur le besoin de « reconquête de notre souveraineté alimentaire » :
« Le déficit commercial de la France en fruits et légumes a atteint 2,1 milliards d'euros en 2019, générant des taux de dépendance de 60% en fruits frais tempérés et de près de 80% en légumes frais, hors pommes de terre. Nous avons besoin pour nous projeter dans l’avenir de visibilité, de jouer à armes égales par rapport à nos concurrents... Et nous constatons que malgré les prises de position très claires en faveur de la reconquête de notre souveraineté alimentaire de nos ministres successifs, malgré leur opposition revendiquée à “l’écologie de l’injonction”, le ministère Écologie Énergie Territoires continue de légiférer et de sur-transposer en dépit du bon sens : interdiction des emballages plastiques au 1er janvier 2022 pour la filière fruits et légumes seulement et sans pas de temps ni solutions alternatives ; plan pollinisateur qui va indubitablement compliquer le travail… Lorsque l’on ajoute à cela la tension sur la main-d’œuvre, l’inflation de la plupart des postes de coûts, des intrants dans un contexte international que nous connaissons, de guerre aux portes de l’Europe ; une précarisation accrue d’une frange grandissante de nos citoyens pour qui la question du pouvoir d’achat est désormais centrale ; la question de l’accessibilité de nos produits se pose plus que jamais. Nous ne pouvons plus continuer d’importer l’alimentation que nous ne voulons plus dans nos assiettes et en cela subventionner un dumping environnemental et social tout en dégradant notre balance commerciale. Les clauses miroirs doivent faire du chemin et ne pas se cantonner aux seules LMR ! Il n’y aura pas non plus de reconquête sans sortir nos filières de certaines impasses d’Egalim 2. Egalim 1 a été un échec, le ruissellement espéré est toujours bloqué et le relèvement du SRP a gravement fragilisé nombre de nos filières. Ce qui contribue à un meilleur partage de la valeur, c’est encourager le regroupement à l’amont au sein d’organisations de producteurs qui assurent collectivement la mise en marché ; c’est mieux sécuriser le partage d’une information réactive et pertinente sur les marchés mission des associations nationales de producteurs. Tout doit être mis en œuvre pour renforcer le pouvoir de négociation de l’amont face à un aval en situation dominante. »