Débats sur les signes d’identification de la qualité et de l’origine

Lors des Assises de l’origine, les experts ont échangé autour du questionnement : « Comment faire évoluer les SIQO pour une agriculture qui réponde aux défis de demain ? » Photo : Canal Com

Mercredi 24 mai avaient lieu les 19es Assises de l’origine dans le cadre du Salon de l’agriculture de la Nouvelle-Aquitaine. Entre 120 et 130 participants ont assisté à ce rendez-vous professionnel, dont le thème était : "Signes d'identification de la qualité et de l'origine (SIQO) : concilier innovations et traditions".

"Témoignages et débats ont permis d’identifier les grandes tendances d'évolution de ces signes de qualité et de comprendre les raisons pour lesquelles certains produits alimentaires parviennent à se distinguer, notamment en s’appuyant sur l’innovation ainsi que sur leur ancrage territorial et culturel", ont indiqué les organisateurs.

Les différents intervenants des filières du vin, du pruneau d’Agen ou encore des palmipèdes se sont notamment interrogés sur les évolutions des cahiers des charges des SIQO par rapport aux contraintes extérieures, climatiques, sanitaires ou encore de marchés.

"Les contraintes extérieures évoluent"

Bruno Millet, commissaire général du Salon de l'agriculture de la Nouvelle-Aquitaine, est revenu sur les témoignages des experts :

"Il faut avoir une réflexion autour de la notion de temps, puisque – par nature – les SIQO s'appuient sur des cahiers des charges qui constituent des stabilisations de leur mode de production, alors qu'en parallèle, des contraintes extérieures évoluent, déstabilisant par là même ce qui est prévu dans leur réglementation."

Il a ensuite illustré son propos sur la différence de temporalité :

"Je prendrai l'exemple de la vigne, avec des travaux conduits déjà depuis plusieurs années sur la sélection de pieds résistants à l'oïdium et au mildiou, les deux principales maladies fongiques qui affectent la vigne et génèrent des traitements entraînant la réaction négative de la société par rapport à l'utilisation des pesticides. Aujourd'hui, ces plans qui commencent à avoir une résistance durable, ne sont pas incorporables dans les cahiers des charges des AOC. Que faire ? alors qu'une réponse technologique à cette évolution existe et qu'elle pourrait en partie pallier le delta entre la règlementation et l'évolution sur le terrain ? »

En France et en Europe, les produits qui bénéficient de SIQO sont reconnaissables grâce aux logos officiels suivants : AOP-AOC, indication géographique protégée (IGP), label Rouge, Agriculture biologique et Spécialité traditionnelle garantie (STG). Selon l’INAO, 1 100 produits français possédaient des SIQO en 2015, hors agriculture biologique.

Pour rappel, en juin 2016, concernant plus particulièrement les fruits et légumes, Médiafel faisait le point sur les participants du programme européen de promotion des signes de qualité AOP-IGP 2017-2019.