Interfel tire la sonnette d’alarme

L'objectif de dossier collectif déposé est de garantir une offre suffisante de fruits et légumes frais sur l’ensemble du territoire. Photo : Sven Grundmann / adobe stock
Jeudi 22 septembre, Interfel a organisé une réunion de crise avec la presse. L’objectif était d’entendre les cris d’alerte des producteurs qui ont témoigné de l’impact de la hausse des coûts de l’électricité sur leur exploitation. La hausse exceptionnelle du coût de l’énergie a une incidence directe sur la plupart des professions de la filière fruits et légumes, mettant en péril des entreprises essentielles à l’alimentation de toute la population.

Si l’inflation sur les fruits et légumes demeure inférieure à 2%1, les coûts de production des producteurs explosent.

« Après avoir été cultivés, les produits doivent être préparés, parfois conservés, conditionnés, expédiés et contrôlés avant d’être distribués au consommateur. Ils sont conservés dans des conditions de températures bien définies et précisément maîtrisées afin de garantir fraîcheur et qualité », rappelle Interfel.

Si un minimum de chauffage est nécessaire au développement ou au mûrissage de certaines cultures comme les endives, les champignons ou les productions sous-serre, d’autres ont besoin d’être conservées en chambre froide, comme les pommes ou les carottes.

« Pour la filière pomme, on évoque des prix de l’électricité multipliés par trois, voire par douze pour les entreprises ayant déjà dû renégocier leurs contrats. Les producteurs d’endives (4000 emplois directs) dont les entreprises sont en renouvellement de contrat, eux, ont vu leur facture passer de 80 000€ en 2021 à 800 000€, pour produire 3000 tonnes. Soit un montant multiplié par dix ! » insiste l’interprofession dans un communiqué.

Face à l’urgence de la situation et à la souffrance des endiviers au travers de l'Association des producteurs d’endives de France et l’Union des endiviers, Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, et Marie-Sophie Lesne, vice-présidente en charge de l’agriculture, l’agroalimentaire et la pêche de la Région Hauts-de-France, ont alerté Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, par courrier et lui ont demandé d’intervenir en faveur de la filière endivière, principalement implantée dans les Hauts-de-France (95 % de la production).

Emmanuel Macron appelle à la sobriété énergétique. Un principe qui pourrait être fatal à certaines productions. Si le rationnement prévu est mis en place pour lutter contre cette crise énergétique, l’approvisionnement du marché risque d’en pâtir.

« Pour exemple, une coupure d’électricité en mûrisserie de bananes pendant plus de quatre heures entraînerait la perte totale des volumes ; il s’agit du deuxième fruit le plus consommé et l’un des plus accessibles en matière de prix, particulièrement prisé des familles les plus modestes2 », pointe Interfel.

Un dossier collectif déposé

Interfel a identifié les risques pour l’ensemble de la filière et a listé des propositions réalisables, remises aux pouvoirs publics. Sans soutien spécifique, certaines exploitations risquent de disparaître en 2023.
  • Exclure la filière fruits et légumes frais et la filière banane du dispositif de rationnement énergétique mis en place par le Gouvernement afin d’éviter les incidences sur l’approvisionnement et la commercialisation des produits.
  • Abaisser le seuil de 3% du CA de l’entreprise affecté à l’énergie pour le versement des aides qui ne reflète pas toutes les situations.
  • Instaurer une prise en charge, à hauteur de 70% minimum, du surcoût des charges énergétiques dès lors que l’entreprise est confrontée à un doublement au minimum du prix de l’énergie proposé par son fournisseur.
  • Prolonger au-delà du 31 décembre 2022 la mesure d’aide instaurée par le Gouvernement pour tenir compte des campagnes qui se prolongent sur 2023 et pour intégrer les hausses qui prendront effet au 1er janvier 2023 avec les nouveaux contrats.
  • Mettre en place des mécanismes incitatifs au développement des énergies alternatives (méthanisation, photovoltaïque, biomasse, efficacité énergétique des infrastructures…) adaptés selon les filières.

(1) Insee – 15/09 : +3,2%/août 2021 en fruits (+2,7% en juillet) et de +0,5%/août 2021 en légumes (4,9% en juillet), soit une estimation d’Interfel autour de +1,85%/août 2021 pour le total fruits et légumes.
(2) Source AIB.

 

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