La valeur de la production en hausse pour les fruits et légumes

L’Insee vient de publier le compte prévisionnel de l’agriculture française de l’année 2020 : il se solde par une diminution de la valeur ajoutée brute de 6,5 % par actif (y compris subventions) par rapport à 2019, après une baisse de 4,3% l’an dernier. Le résultat net de la branche agricole par actif non salarié – c’est-à-dire le solde de l’activité disponible pour la rémunération des exploitants après la prise en compte des charges y compris l’usure annuelle de capital – se replie de 11,8% .
 
 
« Face à la crise globale provoquée par la pandémie de Covid-19, l’agriculture française a tenu et a réussi à assurer la continuité de l’approvisionnement en produits agricoles pour les consommateurs et pour les industries de transformation agroalimentaire. Mais cette résistance aura été mise à mal par un deuxième front de difficultés : des accidents climatiques de premier ordre (records de chaleur, déficit de précipitations) sont survenus en 2020 et ont pénalisé considérablement les productions végétales et ont pesé sur les activités d’élevage », ont souligné les Chambres d'agriculture dans un communiqué.  
 
La production de fruits s’est nettement repliée en volume (-9,3%), du fait des pommes et des abricots notamment. La production de fruits d’été a été pénalisée par la grande douceur de l’hiver et du gel du printemps. Le contexte épidémique et ses répercussions sur le manque de main-d’œuvre saisonnière et qualifiée ainsi que la perturbation du circuit d’approvisionnement de la distribution ont aussi pu affecter le potentiel de production.
En légumes, la production (en volume) a augmenté plus modérément, de 2,2%, malgré les aléas climatiques (canicule, excès de précipitations à l’automne) et l’indisponibilité d’une main-d’œuvre saisonnière pendant le confinement. Dans le détail, les productions ont été inégales, la production de tomates a ainsi nettement reculé.
 
 
Prix des F&L : crise sanitaire et confinement ont joué à la hausse
Dans ce contexte de tensions sanitaire, climatique et économique, les prix des productions agricoles ont connu des évolutions contrastées, à la baisse (pour le vin, les pommes de terre, les produits animaux) ou à la hausse (pour les céréales ). Le contexte de crise sanitaire et du confinement a notamment joué à la hausse pour les prix des légumes (+13,4%) (des augmentations ont été observées pour les tomates, salades laitue et choux-fleurs), et pour les prix des fruits (+13%) en raison des surcouts liés aux difficultés rencontrées par les filières, de la promotion des produits nationaux et d’une consommation accrue.
 
Sous l’effet de cette augmentation des prix, la valeur de la production légumière nationale a progressé de 15,9%. La production de fruits en valeur a augmenté de 2,5%.
 
En 2020, en moyenne, la production de la branche agricole hors subventions sur les produits baisserait en valeur de 2,1% après un repli de 1,6 % en 2019.
 
« Face aux crises, l’agriculture a résisté et a permis à la population française de ne pas connaître de ruptures d’approvisionnement. À l’inverse, l’arrêt de la restauration hors domicile a impacté fortement certaines filières comme celles des fruits et légumes, des produits laitiers et la viticulture», ont indiqué les chambres d’agriculture.