Pour lui, le premier point d’achoppement porte sur les accords de libre-échange : « Nous produisons avec des règles différentes des autres pays, qui, eux, entrent en concurrence déloyale. La loi Egalim prévoyait d'étendre les échanges avec la Nouvelle-Zélande, ce n’est pas possible, ils n’ont pas les mêmes obligations que nous », s’écrie Nicolas Roux.
« Arrivera-t-on à vivre encore longtemps comme cela ? »
Cette année, avec ses 50 ha (46 en céréales et 4 en melon), il pense n’avoir même pas couvert ses charges. « Si les taxes sur le GNR augmentent, si les charges augmentent et que les prix baissent chaque année, ça ne marche pas. Arrivera-t-on à vivre encore longtemps comme cela ? »
Au volant de son tracteur, Nicolas Roux explique ses investissements : « J’ai acheté un semoir parce qu’il y avait une aide de 40%, mais cette aide, je l’attends depuis un an. Et maintenant, je dois rembourser la banque. Il faut comprendre que ce n’est pas parce qu’on a de gros tracteurs qu’on gagne de l’argent : nous sommes obligés d’investir pour diminuer les charges de MSA. »
Donner des aides pour répondre aux contraintes
Critique, Nicolas Roux l’est aussi vis-à-vis de la PAC qui verse pourtant 9,5 milliards à l’agriculture française : « Le système change tout le temps. À Bruxelles, ils sont obligés de donner des aides pour répondre aux contraintes. C’est comme pour les élèves à l’école : par un système de points. Si on a les points, on a les primes. Mais celles-ci baissent chaque année. »
Il est un des initiateurs du mouvement « On marche sur la tête », qui a renversé les panneaux à l’entrée des villes. L'agriculteur cite un exemple d’incohérence : « Nous produisons des veaux qui sont engraissés en Italie et qui reviennent en France après ».
Malgré la mobilisation qui s’étend, malgré un mouvement européen, il a le sentiment que rien ne change. « Si les politiques prenaient vraiment le problème au sérieux, on n’en serait pas là. »
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