Quels sont les vignobles les plus intéressés par un arrachage aidé ?

Les résultats de la consultation nationale sur l'arrachage subventionné de vignes sont désormais connus. Sans surprise dans tous les départements ce sont les vignes rouges qui sont ciblées. Parmi les arracheurs définitifs déclarés, près d'un tiers veulent arrêter l'activité vigne.

5.100 viticulteurs représentant 5,3 % des détenteurs de vignes ont répondu à la consultation sur les intentions d'arrachage.

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« Quelle surface seriez-vous prêt à engager si une aide à l’arrachage définitif de la surface en vignes pouvait vous être proposée à hauteur de 4.000 €/ha arrachés ? » À cette question posée par les pouvoirs publics dans l'enquête nationale sur les intentions d'arrachage, les quelque 5.100 viticulteurs français participant ont répondu 15.400 ha.

La moitié sud en tête

Les demandes d'arrachage définitif se concentrent sur les régions viticoles de la moitié sud de la France : Aquitaine, Sud-Ouest, Languedoc-Roussillon et, en moindre mesure, vallée du Rhône-Provence. Sur la base des répondants, on compte parmi les départements les plus exposés à une perte de surface :

  1. Aude : 3.400 hectares 
  2. Gard : 2.500 hectares
  3. Gironde : 1.800 hectares
  4. Hérault : 1.500 hectares
  5. Pyrénées-Orientales : 1.400 hectares

Répartition par département des intentions d'arrachage définitif de vignes déclarées lors de la consultation nationale de juin 2024.

© FranceAgriMer

Les surfaces moyennes d'arrachage définitif par répondant oscillent entre 4 ha pour le Vaucluse ou la Drôme, à 11 ha en Dordogne. En moyenne, les répondants veulent arracher définitivement 12,8 % de leur surface de vignes. 

On notera aussi que 31 % des « arracheurs » définitifs, pour reprendre le terme employé par FranceAgriMer, souhaitent arrêter l'activité viticole.

L'arrachage temporaire moins demandé que le définitif

Concernant l'arrachage temporaire, « avec une aide de 2.500 €/ha arraché en échange de la non-replantation en vignes de la surface équivalente pendant 4 ans », c'est en Gironde que les intentions sont les plus fortes avec 1.500 ha. On retrouve ensuite les 4 départements du Languedoc-Roussillon avec, dans l'ordre décroissant, l'Aude, l'Hérault, le Gard et les Pyrénées-Orientales.  

En tout 6.800 ha de vignes sont concernées par une intention d'arrachage temporaire.

Répartition par département des intentions d'arrachage temporaire suite à l'enquête de juin 2024.

© FranceAgriMer

Pour l'arrachage temporaire comme pour l'arrachage définitif, les vignobles atomisés du Sud-Ouest ressortent dans les intentions. Ce bassin viticole a été très mobilisé pour répondre à l'enquête. Les viticulteurs ayant déclaré leurs intentions représentent quasiment 30 % du vignoble régional.

Au total, un peu plus de 22.000 ha de vignes ont été ciblés par un arrachage définitif ou temporaire. Tout type d’arrachage confondu, les bassins les plus concernés sont :

  • le Languedoc-Roussillon : 10.000 ha ;
  • le Bordelais : 4.300 ha ;
  • la vallée du Rhône Provence : 4.100 ha ;
  • le Sud-Ouest : 3 000 ha.

Une dominante de rouge à arracher

En matière de segments, les AOC sont majoritairement concernées, qu’il s’agisse de l’arrachage temporaire (66 % des surfaces) ou définitif (59 %), le reste concernant les IGP et, de manière très résiduelle, les vins sans indication géographique.

En matière de couleurs, les vins rouges sont très majoritairement concernés, à 85 %, par la volonté d’arrachage, temporaire ou définitif, les blancs étant concernés à 10 % et les rosés à 5 %.

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