Maïs ensilage : bien confectionner ses silos

Pour déterminer le poids  à mettre sur  le silo pour tasser, il est conseillé de compter 400 kg par tonne de matière sèche rentrante par heure. © W. Deschamps

Lors de la confection d’un silo d’ensilage, les équipements pour tasser doivent être dimensionnés pour absorber le débit de l’ensileuse. Avec la plupart des machines utilisées actuellement, l’idéal est de disposer de deux engins sur le tas. L’un pour pousser et étaler la matière, l’autre pour la tasser. Car prendre le temps de bien tasser est la garantie d’un bon fourrage pour toute l’année.

Sur les chantiers d’ensilage, un point auquel on ne pense pas toujours est d’éviter les équipements de transport avec de grandes disparités de volume. Des remorques avec des capacités homogènes facilitent en effet un approvisionnement régulier du silo et évitent les pics de travail pour les tasseurs. Il faut ensuite adapter son équipement au tas en fonction du débit de chantier de la récolte.

Ce dernier est variable selon que l’ensileuse fasse 400 chevaux ou plus de 700 chevaux. Le silo est alors approvisionné plus ou moins rapidement. Si certains évoquent un nombre de tracteurs par rang récolté, il semble que prendre en compte la puissance de la machine soit le plus pertinent. La distance entre la parcelle et le silo doit aussi être considérée, tout comme la taille des champs.

En petit parcellaire avec beaucoup de manœuvres, le débit sera moins élevé que sur de grandes parcelles toutes droites. Tous ces facteurs influent sur le poids à mettre sur le silo pour tasser.

Des pneus gonflés à bloc

« Nous donnons souvent comme repère le chiffre de 400 kg par tonne de matière sèche entrante par heure, indique Michel Seznec, expert Grand Ouest en récolte des fourrages au sein de la fédération des Cuma. Par exemple, pour une ensileuse qui débite une moyenne de 40 tonnes de matière sèche par heure, on multiplie ce chiffre par 400. Cela nous donne 16 000 kg. On devra donc disposer de 16 tonnes pour tasser le silo. »

Il faut en premier lieu dimensionner l’équipement de tassage en fonction du débit du chantier de récolte. Mais posséder un bel équipement ne fait pas tout, le savoir-faire du chauffeur qui tasse est tout aussi important. Car même l’équipement le plus adéquat ne réalisera pas un bon tassage s’il est mal utilisé.

Quant au nombre d’engins sur le silo, Michel Seznec annonce : « Aujourd’hui, on ne devrait quasiment plus trouver de silos qui se font avec un seul tracteur. À moins que l’on ait vraiment de petites ensileuses, sinon l’idéal est d’utiliser au moins deux équipements afin de réussir à suivre le débit des ensileuses actuelles. »

Ensuite, contrairement aux travaux aux champs, il faut ici gonfler les pneumatiques à une forte pression. L’objectif est ainsi de diminuer la surface de contact du pneu sur l’ensilage pour créer un tassement. Les pneus larges et à basse pression sont donc à éviter. Des équipements de taille plus modeste en poids, mais avec des pneus mieux adaptés, seront davantage efficaces en tassage qu’un tracteur plus imposant aux pneumatiques larges.

Tasser des couches d’une vingtaine de centimètres


Concernant le lestage, il faut aussi veiller à un certain équilibre entre l’avant et l’arrière du tracteur. Trop de poids sur l’arrière, surtout si le tracteur ne possède pas de chargeur frontal, contribue à délester l’essieu avant. « Or, il est important de disposer de suffisamment de poids sur l’avant, car c’est avec les roues de devant que l’on va tasser les coins les plus délicats, comme les bords de murs, le début de la pente ou les angles. »

Si le gabarit du tracteur ne fait pas tout, sa puissance est, en revanche, à prendre en compte. Un tracteur bien lesté et chaussé correctement, mais avec une puissance trop faible, mettra plus de temps à étaler le même volume d’une benne qu’un engin plus puissant.

« Moins on passera de temps à étaler la remorque, plus on aura de temps pour tasser le silo, remarque le conseiller de la Cuma. Le bon compromis est un tracteur assez puissant pour pousser le fourrage et un tracteur bien équipé en pneumatiques/poids pour un tassement efficace. »

L’étalement maximum du fourrage est un autre point important. Il faut éviter les « paquets » et confectionner des couches régulières. Le tassement en sera d’autant plus homogène. « La théorie dit souvent qu’il faut tasser des couches d’ensilage de 20 à 30 cm d’épaisseur », ajoute-t-il.

La vitesse d’avancement fait aussi partie des critères pour un tassement efficace. Il vaut mieux travailler lentement, mais de façon continue, et éviter les à-coups. L’idéal est d’évoluer entre 3 et 5 km/h sur le silo. Le tracteur a ainsi le temps d’imprégner son poids sur le fourrage.

Finir le silo avec les parcelles qui donnent moins de cadences

Michel Seznec met aussi en avant une autre notion pas toujours évidente à mettre en œuvre : « Il s’agit de mettre les parcelles les plus humides au-dessus du silo et de réserver les plus sèches pour le bas. Comme le fourrage est plus difficile à tasser lorsqu'il est sec que quand il est humide, il sera ainsi toujours mieux compacté en bas, sur le fond du silo. Car les côtés et le haut du silo sont les zones où il y aura le plus facilement un défaut de tassage. »

Dans la même optique, il préconise de mettre les parcelles les plus grandes et les plus proches au démarrage du silo. Le débit de chantier conséquent sera plus facile à gérer au début
du tassement qu’à la fin.

« Dans le cas d’un silo couloir, si l’on met les parcelles qui débitent fort en fin de chantier, le chauffeur met plus de temps à tasser et l’on risque de faire du moins bon travail. Alors qu’avec les parcelles plus éloignées et plus petites, il y a un effet tampon et une souplesse supplémentaire. »

Quant au choix des équipements, on retrouve de tout sur les chantiers : tracteur avec chargeur frontal, tracteur avec lame, chariot télescopique, chargeuse sur pneus… Tous semblent avoir leurs adeptes. « C’est un peu des habitudes, commente Michel Seznec. Même si cela est rare, j’en connais certains qui tassent tout au télescopique. Je dirais qu’il vaut mieux une personne habituée à son matériel et qui est à l’aise avec. Il travaillera beaucoup mieux que quelqu’un qui découvre un nouvel équipement. »


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