Le désherbage mixte – traitement chimique appliqué en plein ou en localisé combiné à du désherbage mécanique – est une solution alternative à des programmes basés uniquement sur la chimie. Pour être efficace, cette pratique nécessite des interventions sur adventices jeunes, à levées groupées et dans des conditions d’utilisation et de réglage des outils mécaniques bien maîtrisés.
D'abord le désherbage mécanique puis la chimie ensuite ?
Les meilleurs résultats de désherbage mixte observés dans les essais s’obtiennent dans des situations où le binage est suivi d’une application chimique en plein. Toutefois, l’efficacité de celle-ci dépend du délai entre le passage de la bineuse et l’application du produit ainsi que du stade des adventices au moment du traitement. Pour optimiser le désherbage sur le rang, il est possible d’équiper la bineuse de socs à patte d’oie, de disques buteurs, de doigts Kress ou de dents étrilles derrière les socs, selon les résultats recherchés : étouffer, arracher ou déchausser les adventices.
Pour les utilisateurs de herse étrille, la vitesse d’avancement de 6 km/h est le bon compromis qui lie efficacité du désherbage et sélectivité vis-à-vis de la culture. Pour être efficace, le passage de cet outil peut se faire à l’aveugle en pré-levée sur semis tardif ou avant le stade 2 feuilles de l’adventice. En cas de forte pression de graminées résistantes, le désherbage mécanique est insuffisant. Dans cette situation, la combinaison de tous les leviers agronomiques est indispensable pour réduire les populations.
Réduction de l'IFT mais pas des charges de désherbage
Les résultats des essais confirment que la double application chimique est la stratégie de désherbage la plus sécurisante sur dicotylédones comme graminées. Le désherbage par taches (repérées par cartographie) est aussi une alternative envisageable, surtout pour les vivaces. Elle permet une réduction d’herbicides jusqu’à 88 % par rapport à une utilisation en plein. La coupure de tronçons est, dans ce cas, indispensable. Quelle que soit la stratégie pratiquée – traitement localisé ou pas, combiné à du désherbage mécanique – la réduction des IFT est incontestable. En revanche, ces pratiques ne réduisent pas le coût du poste désherbage dans la mesure où il nécessite des passages d’outils supplémentaires, ce qui représente aussi des charges.