Une effeuilleuse électrique sur chenillard

La SAS Chayoux a développé une effeuilleuse électrique pour les petits vignobles. Photo : SAS Chayoux

Depuis sa création la SAS Chayoux, petite entreprise champenoise, ne cesse d’innover pour faciliter le travail des vignerons. Avec un secteur d’activité basé sur la fabrication de matériels destinés à la cave et à l’embouteillage, l’entreprise s’est développée à l’export. Actuellement, elle vise le marché des agroéquipements viticoles et propose une effeuilleuse électrique taillée pour les petits vignobles.

La société SAS Chayoux, située à Champillon, entre Reims et Épernay, dans la Marne, a mis au point une effeuilleuse sur chenillard. Le constructeur champenois souhaite simplifier le travail dans les petits vignobles. « C’est mon fils, Florent, qui est à l’origine de cette effeuilleuse. Il a eu cette idée suite à l’héritage d’une petite parcelle de vigne de son grand-père », explique Joël Chayoux, directeur général de la SAS Chayoux. « Notre effeuilleuse a été développée et construit dans notre atelier. Damien, mon autre fils, est à l’origine des plans de la machine. L’effeuilleuse devait s’adapter à notre vignoble, d’une largeur de 90 cm à 1,10 m, et répondre à nos attentes. » La cellule de l’effeuilleuse vient se fixer sur le châssis d’un petit chenillard Honda de faible puissance pouvant être utilisé pour d’autres travaux. Elle est dotée d’une plateforme mobile sur roulette pour faciliter le montage et démontage.

L’effeuilleuse vient se fixer sur le châssis du chenillard. PHOTOS : Gaël Landais/Pixel Image

« En 5 minutes l’effeuilleuse est prête à être utilisée. Son utilisation est très simple. Pour commencer l’utilisateur règle la machine. La hauteur et largeur se règle manuellement avec deux poignées situées sur le dessus de l’effeuilleuse. Le devers est corrigé automatiquement grâce à un système oscillant. Une suspension silentbloc a été pensée pour diminuer les vibrations du groupe électrique. Lors des chantiers d’effeuillage nous avançons à la vitesse d’un homme qui marche d’un bon pas. Grâce au système de disjoncteur, le vigneron peut travailler avec un ou deux ventilateurs. Ces derniers aspirent et déchiquettent la matière avant de l’envoyer vers un déflecteur qui dirige les déchets au sol », précise le constructeur.  

La machine est entraînée par un groupe électrogène équipé d’un alternateur produisant 400 volts en triphasé. Afin de garantir la sécurité de l’utilisateur, tous les composants électriques sont fixés sur des éléments en polyéthylène qui est un très bon isolant. Le reste de la machine est construit en inox. La construction des pièces est réalisée dans l’atelier de la SAS Chayoux, mais les composants électriques sont importés.

Pourquoi réaliser un effeuillage en vert ?

« Nous souhaitons concevoir une machine compacte et polyvalente pour l’effeuillage avant la vendange pour gagner en temps de travail, en productivité et simplifier la récolte. L’effeuillage avant la vendange permet d’éclaircir la vigne pour faciliter le ramassage des grappes par les saisonniers. On gagne environ 30 à 40 % de temps travail puisque les grappes sont plus visibles. Outre le gain temps, l’effeuilleuse a des impacts sur la vie de la vigne, surtout lors de l’effeuillage en vert », détaille le chef de l’entreprise.

5 minutes suffisent pour monter la cellule d’effeuillage.

« L’effeuillage en vert permet de désépaissir la végétation, principalement du côté du soleil levant. Cela facilite le développement de la vigne, habitue les grappes à la chaleur pour limiter l’échaudage et favorise l’action des produits phytosanitaires, sur la vigne, qui ciblent les grappes. La ventilation de l’air est accentuée pour limiter les foyers de moisissures », affirme Joël Chayoux. Cette technique sera approfondie lors de la vendange 2018. La société Chayoux souhaite commercialiser son effeuilleuse prochainement. La cellule d’effeuillage est proposée à 6 600 € HT. D’autres projets sont également en réflexion, notamment un système de désherbage électrique qui pourrait s’adapter sur le chenillard en utilisant le groupe électrogène qu’il embarque.

Joël Chayoux, directeur général de la SAS Chayoux.
SAS Chayoux
Une entreprise familiale

La société Chayoux est née en 1983. Joël Chayoux et sa femme fondent l’entreprise et commencent leur activité dans leur garage. En 1989, ils font construire un atelier de 2 200 m2 qui a été agrandi de 500 m2 en 2016. Implantée au plus près du vignoble champenois, la petite société familiale se consacre principalement à la construction de matériel viticole et vinicole. Dans son atelier l’entreprise fabrique des outils destinés à la cave tels que des laveuses de bouteilles ou de caissettes de récoltes mais également des cuves sur mesures à installer sur les tracteurs. L’entreprise se diversifie en proposant des cuves de mélange pour les produits phytosanitaires. Tous les outils sont conçus en inox ou en polyéthylène.
Actuellement l’entreprise compte douze salariés dont les trois enfants de Joël Chayoux. Damien est dessinateur/concepteur de matériel pour l’entreprise. Son frère Florent est responsable de la fabrication. Leur sœur, Mélanie s’occupe de la partie administrative et commerciale.
Ce petit constructeur local a su se faire reconnaître à l’export. Certaines machines partent en Autriche, Belgique, Corée, Israël et même Abou Dabi.

Viti Leaders de juillet-août 2018

Article paru dans Viti Leaders de juillet-août 2018

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