Une canopée agrivoltaïque pour les terres les plus séchantes

L’entreprise TSE, spécialisée dans le photovoltaïque et l’agrivoltaïque, a installé son troisième prototype de canopée agrivoltaïque sur une parcelle séchante de la SCEA des Tours à Verdonnet (Côte-d’Or). Les quatre associés de la SCEA voient ce projet comme une assurance récolte, dans un contexte de changement climatique.

Jean-François Cortot, l’un des quatre associés de la SCEA des Tours

Jean-François Cortot, l’un des quatre associés de la SCEA des Tours, devant la canopée agrivoltaïque TSE. La parcelle a été choisie car séchante et composée d’un sol très superficiel.

© M. Lecourtier/Média&Agriculture

« Depuis le début des années 2000 [période de conversion de la ferme à l’agriculture biologique (AB), NDLR], nous sommes aux premières loges pour observer l’évolution de l’agriculture biologique en France et les effets du changement climatique sur nos modes de production, note Jean-François Cortot, l’un des quatre associés de la SCEA des Tours, dont le siège se situe à Asnières-en-Montagne (Côte-d’Or). Si l’évolution de l’AB influence notamment les opportunités de marché, et donc les cultures sur l’exploitation, le changement climatique impacte deux pans techniques de la ferme : la salissement tardif des parcelles à l’automne, en graminées notamment, et la gestion de la fin de cycle des cultures en raison des sécheresses et des canicules précoces à répétition. »

La canopée comme protection contre les coups de chaud

C’est en partie pour cette seconde raison d’ailleurs que les associés de la SCEA des Tours se sont laissés séduire par l’offre agrivoltaïque de TSE. Au-delà de la production d’énergie qui peut assurer un revenu complémentaire, « la canopée agrivoltaïque, telle qu’elle est proposée par TSE, est sans doute la meilleure solution actuelle d’un point de vue agronomique, estime Jean-François Cortot. Les panneaux photovoltaïques positionnés à 5 m de hauteur peuvent impacter favorablement les conditions de développement des cultures présentes en dessous. C’est pour vérifier ce postulat, d’ailleurs, que ce projet pilote de trois hectares a été implanté sur une mauvaise parcelle de l’exploitation. »

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L’agriculteur entend par « mauvaise », une parcelle très superficielle, séchante et avec une faible réserve utile. L’une des parcelles de l’exploitation qui subit le plus les effets des conditions plus sèches et plus chaudes de début d’été et dont le potentiel de rendement est le plus impacté.

« Durant les neuf campagnes que vont durer les expérimentations sous cette canopée, en collaboration avec les équipes agronomiques de TSE et de la coopérative Dijon Céréales, nous allons pouvoir vérifier l’effet de celle-ci sur la fin de cycle des cultures et valider, ou non, son intérêt pour le maintien ou l’augmentation du potentiel de rendement de la parcelle. »

La SCEA des Tours

Si, dans la réalité, il existe différentes structures juridiques, nous résumons la présentation de la structure agricole à la SCEA des Tours par souci de simplicité.

Ainsi, la SCEA des Tours compte :

  • 4 associés : Jean-François Cortot et son fils Adrien, respectivement installés en 1998 et 2020 ; Hervé Lallemant et son fils Pierre, respectivement installés en 2003 et 2018 ;
  • 3 salariés à temps plein, dont 1 berger et un chauffeur-livreur ;
  • 3 à 4 saisonniers durant la période de fenaison et la moisson, selon les conditions et la période de l’année ;
  • 650 ha certifiés en agriculture biologique, dont 250 ha de légumineuses ou mélanges prairiaux, 200 ha de blé, 30 ha de lentilles, 30 ha de maïs, 20 ha d’orge de printemps, 20 ha de soja, 40 ha de sarrasin et 20 ha de moutarde. Il s’agit ici de l’assolement 2024. D’autres cultures peuvent entrer dans l’assolement en fonction du salissement des parcelles en fin de rotation, du type de sol et des opportunités de marché, telles que le tournesol et le colza ;
  • 1 atelier de 24.000 poules pondeuses ;
  • 1 troupe ovine de 500 brebis exclusivement élevées en plein air ;
  • 1 activité de pressage et de négoce de paille. Chaque année 1.000 ha de paille sont pressés ;
  • 1 activité de séchage et de vente de foin à raison de 1.500 tonnes commercialisées chaque année ;
  • 2 types de sols principaux : deux tiers de la surface en argilo-calcaires (dont une moitié de sols très superficiels et l'autre très profonds) et un tiers d’argilo-limoneux.

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