Les couverts végétaux doivent afficher un rapport C/N proche de celui de la matière organique du sol

Pour qu’il soit le plus utile au sol, un couvert végétal doit afficher un rapport C/N le plus faible possible, proche de celui de la matière organique. Crédit photo : Pixel6TM

Si Jean-Luc Forrler, chef de projet conservation des sols au sein du groupe coopératif Vivescia, incite les agriculteurs qu’il suit à produire et détruire des couverts végétaux avec un rapport C/N faible, ce n’est pas par lubie, mais bien sur des fondements agronomiques!

"Plus le rapport C/N d’un couvert est faible, plus le rendement de sa transformation en humus (coefficient isohumique k1) est important, explique-t-il lors de l’Agroforum organisé par la coopérative Agora début juin. Une biomasse avec un rapport C/N inférieur à 20 aura un coefficient humique bien plus élevé qu’une biomasse avec un rapport C/N supérieur à 80, comme le sont les pailles." Et plus le rapport C/N de la biomasse à incorporer au sol est proche du rapport C/N de la matière organique du sol, plus la transformation est aisée.

La matière organique libre du sol, qui représente approximativement 80% de la matière organique du sol (MO), affiche un rapport C/N très variable, mais compris entre 10 et 20. La moyenne de 137.000 analyses réalisées par le laboratoire Celesta Lab donne un rapport C/N de la MO libre égale à 19, rapporte le chef de projet conservation des sols. Sur 2.500 analyses réalisées sur le territoire de la coopérative Vivescia, ce chiffre est systématiquement supérieur à 15. Or, avec un rapport C/N supérieur ou égal à 14 pour la MO libre, il ne faut s’attendre à aucune autonomie nutritionnelle possible. Avec un rapport C/N de 12, il est possible d’entrevoir une certaine autonomie.

En ce qui concerne la MO liée, qui représente les 20% restants, le rapport C/N est très stable. Nourrir ce compartiment vise à améliorer l’autonomie en eau des plantes. Pour ce faire, il faut apporter au sol de la biomasse dont le rapport C/N est le plus proche possible de 9 ou 10. Sinon, "il est très difficile d’espérer stocker du carbone!"

Répétition et profondeur des travaux du sol minéralisent davantage

Si Jean-Luc Forrler sait que chaque exploitation est différente, il réaffirme qu’un couvert avec un rapport C/N le plus faible possible a plus de chance d’améliorer le système et de stocker du carbone. Il note aussi que "la première des priorités reste de ne pas perdre du carbone. La pratique déstockant le plus de carbone étant le travail du sol, il faut l’éviter autant que possible. Tout travail du sol participe à minéraliser du carbone, entre autres éléments. Et les pertes de carbone augmentent avec la répétition des interventions mécaniques ainsi qu’avec leur profondeur".

Ainsi, le semis direct ou les techniques culturales simplifiées light participent à réduire considérablement ces pertes. Couplées à des couverts végétaux avec un faible rapport C/N, ces techniques vont dans le sens d’une meilleure résilience des sols.

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