Matthieu et Sébastien Chabirand, producteurs de céréales et de légumes plein champ en Vendée, ont choisi la patate douce pour se diversifier. Ils en cultivent 14 hectares en agriculture biologique et livrent les détails de l’itinéraire technique et des points de vigilance.
Aujourd’hui, en plus des céréales, des melons et des courges, Mathieu et Sébastien Chabirand cultivent 14 hectares de patates douces.
Entre 2012 et 2015, lors des premières années de production, ces exploitants, qui se font aussi connaître par leur site Internet et leur magasin en vente directe, se sont heurtés à des difficultés d’approvisionnement en plants.
"Notre production a pris de l’ampleur en 2015 lorsque le semencier Graines Voltz a commercialisé ses premières boutures. Avant, nous produisions nos propres plants, ce qui entraînait de la dégénérescence", ajoute le producteur.
Taupin: le principal ennemi de la culture de patate douce
Aujourd’hui, ces producteurs vendéens produisent plusieurs variétés comme Beauregard, Bellevue ou encore Orléans, sur une surface totale de 14 hectares.
"Nous choisissons nos variétés sur des critères de rendement et de qualité. La France est encore indemne de maladie, alors nous ne nous préoccupons pas des aspects sanitaires. Nos seules problématiques concernent le taupin et les rongeurs."
Lors de la préparation de sol, les producteurs engagés en agriculture biologique incorporent des tourteaux de ricin pour limiter la pression de taupin, ainsi que 3 tonnes de fientes de volailles à l’hectare.
Du matériel adapté à la culture de patates douces
Les plantations s’effectuent sur buttes de 90 cm, formées à l’aide d’une butteuse 4 rangs. Une machine récemment acquise déroule les paillages.
"En France, nous n’avons pas trouvé de matériel capable de travailler 4 rangs à la fois. Cette machine vient d’Espagne. Elle a coûté 8.000 euros, mais répond parfaitement à nos besoins", précise Mathieu Chabirand.
Pour limiter l’enherbement, les exploitants utilisent deux types de paillage: un film plastique et un autre biodégradable, encore à l’essai.
Une plantation non mécanisable en raison du paillage
À cause de ces paillages, la plantation des boutures n’est pas mécanisable. Elle se déroule entre le 15 mai et le 15 juin à un rythme d’environ 3.000 plants à l’heure, pour une densité de 32.000 plants par hectare.
En cours de culture, les interventions se limitent à la surveillance et à l’irrigation. Après plantation, des apports d’eau favorisent la reprise. Ces besoins en eau augmentent, dès la fin juillet, lorsque la racine de la patate douce tubérise. À cette occasion, un stress hydrique peut entraîner des déformations racinaires.
La patate douce se récolte un peu plus de trois mois après plantation
Une fois la croissance racinaire terminée, le feuillage dépérit. Le jaunissement des végétaux annonce la récolte. Les parties aériennes sont alors broyées à l’aide d’une machine adaptée qui épouse la forme de la butte.
Une enrouleuse retire les plastiques et les gaines d’arrosage avant la récolte. Ces opérations se déroulent, en principe, vers le 20 août et se prolongent jusqu’en octobre.
"Nous employons 30 personnes pour la récolte. Nous sommes équipés d’une arracheuse Green de marque Carlotti. Cet outil dépose les tubercules au sol. Le tri s’effectue directement au champ", détaille Mathieu Chabirand.