Après le premier confinement, les élus de la chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne ont souhaité mettre place un outil permettant de rapprocher les consommateurs et les producteurs en diversifiant les débouchés des agriculteurs locaux en ciblant la restauration hors domicile (RHD).
Profitant de la labellisation de son projet alimentaire territorial, la chambre d’agriculture a ainsi créé l’association Le 82 dans son assiette. « Les acheteurs commandent en direct sur le site et les agriculteurs livrent leurs produits dans notre plateforme physique où nous nous chargeons de les stocker avant de les livrer chez le client », explique Paul Cheval, conseiller à la chambre d’agriculture de Tarn et Garonne en charge de l’animation du projet.
Les livraisons ont débuté en février 2022 auprès de collèges du département. La plateforme s’est depuis ouverte à l’Établissement français du sang, aux maisons de retraite, aux restaurateurs privés et, plus récemment, à l’armée. « Il fallait trouver d’autres débouchés pour lisser les charges liées aux installations et au personnel puisque nous avons un salarié et une alternante en charge de la commercialisation », précise le conseiller.
Des prix fixés en toute transparence
Fin juin 2024, 45 agriculteurs livraient la plateforme. Paul Cheval poursuit sa prospection pour élargir la gamme : « La seule obligation est de vendre uniquement des produits issus de l’exploitation ! L’objectif est que nous soyons l’unique intermédiaire entre l’exploitant et le client final. »
Ses missions ne se limitent pas à la gestion de la plateforme, même s’il avoue qu’entre la facturation, le management ou encore les relations avec les banques et les assurances, son quotidien peut ressembler à celui d’un chef d’entreprise ! « Quand un agriculteur me sollicite, je vais tout d’abord visiter son exploitation et voir s’il est en mesure de répondre aux exigences de la RHD en matière de taille des colis, de traçabilité. Je peux le conseiller sur les espèces, voire les variétés à privilégier. Enfin, nous avons toujours un échange franc et transparent sur sa rémunération. Nous tenions à ce que l’agriculteur fixe son prix. Mais pour qu’il puisse espérer intéresser les acheteurs, il faut que ce prix soit réaliste, sachant que par la suite, la plateforme ajoute une commission pour assurer son fonctionnement. C’est ce prix final qui sera proposé aux clients. »
En parallèle, il accompagne des mairies ou des communautés de communes souhaitant mettre une stratégie alimentaire sur leur territoire. « En les aidant à prendre en main ces questions essentielles, les élus locaux identifient la chambre d’agriculture comme un partenaire crédible et incontournable sur tous les sujets liés à l’agriculture et l’alimentation », conclut-il.