« Le but du compostage est de dégrader la matière organique, indique Laurène Fito, collaboratrice scientifique au sein du FiBL France. Pour se faire, il se décompose en deux étapes. La première consiste en une rapide montée en température du tas liée à une forte activité des micro-organismes spécialistes de la dégradation des matières simples. Cette forte montée en température est nécessaire pour l’hygiénisation du tas (destruction des pathogènes et adventices). Pour se faire, de l’humidité ainsi qu’un taux d’oxygène suffisant sont indispensables. Il est donc important de retourner le tas pour réhumecter l’andain et l’oxygéner. La seconde étape est également une dégradation mais plus lente et plus longue et permet la maturation du compost. La totalité du processus se déroule en milieu aérobie. »
Un processus anaérobie contrairement au compostage
La technique du bokashi se base sur des processus presque contraires au compostage. La fabrication du bokashi est un processus anaérobie. L’objectif n’est pas la dégradation, mais la fermentation.
« À partir de l’instant où la fermentation se met en marche, le processus est bénéfique aux bons micro-organismes et défavorable aux pathogènes. Un produit issu de fermentation est toujours très pauvre en pathogènes. Un équilibre du microbiote se met en place qui ne leur laisse pas la place de se développer », précise Rémi Thinard, de Symbiotik Agroécologie.
Enfin, il est impératif qu’un tas de bokashi ne dépasse pas les 40 °C, pour éviter que la matière présente ne soit dégradée et la vie biologique tuée.